La presse ouest-africaine visitée vendredi à APA évoque la jeunesse contestataire au Mali malgré la suspension des activités politiques par la junte militaire et l’accélération de la reddition des comptes par les autorités politico-judiciaires au Sénégal.
Au Mali, Jeune Afrique braque ses projecteurs sur « cette nouvelle génération qui ose défier Assimi Goïta au nom de la démocratie ». Militants politiques, membres de la société civile, journalistes ou artistes, ces voix dissidentes critiquent ouvertement la junte militaire au pouvoir. Bien que toute activité politique ait été suspendue par les autorités de transition, le magazine dresse le portrait de ces nouveaux visages de l’opposition malienne, en pleine mutation.
Dans le même esprit, Le Monde Afrique titre : « L’enterrement de la démocratie réveille l’opposition à la junte ». Alors que les militaires envisagent de dissoudre les partis politiques et de faire d’Assimi Goïta le président de la République, des appels à manifestation se multiplient. Une grande mobilisation était prévue vendredi à Bamako.
Cependant, selon Maliweb, ce meeting populaire, prévu au Monument de l’Indépendance de Bamako, a été reporté « en raison de risques d’affrontements ». Le collectif de partis politiques pour le respect de la Constitution, à l’initiative de la manifestation, a indiqué jeudi dans un communiqué qu’il « refuse de livrer ses militants à la violence préparée par des soutiens à la transition ».
De son côté, L’Essor rapporte les propos du ministre de la Communication, de l’Économie numérique et de la Modernisation de l’Administration, Alhamdou Ag Ilyène, qui a précisé que la suspension des partis « n’est ni une interdiction définitive, ni une remise en cause du pluralisme ». Il s’exprimait jeudi devant les organisations faîtières de la presse, afin de clarifier le contenu du décret présidentiel.
Au Sénégal, L’Observateur s’intéresse à la reddition des comptes de dignitaires de l’ancien régime. Le journal révèle l’existence de « 63 comptes bancaires opaques », crédités de plusieurs centaines de milliards de francs CFA et « ouverts sans autorisation ni mention dans le budget de l’État ». Ces comptes sont actuellement pistés par la Division des investigations criminelles (DIC) de la police nationale, qui entend auditionner les directeurs des banques concernées.
Parallèlement, L’AS et Le Soleil rapportent la mise en accusation de cinq ministres de l’ex-président Macky Sall devant la Haute Cour de justice, pour détournements présumés de deniers publics, hier jeudi, par l’Assemblée nationale. L’AS évoque particulièrement « les détails d’une affaire de sous » entre l’homme d’affaires Cheikh Guèye et l’ancien ministre de la justice, Ismaïla Madior Fall, qui fait partie des cinq cadres de l’ancien régime traduits devant la Haute Cour de justice.
Walf Quotidien et Le Quotidien précisent que cette procédure judiciaire est pleinement soutenue par la majorité parlementaire du parti Pastef, au pouvoir sous la direction du Premier ministre Ousmane Sonko, avec une réception « 5 sus 5 ». L’ancien président Macky Sall se retrouve ainsi « dans le viseur » de cette formation politique, selon Walf Quotidien.
ODL/te/Sf/APA