Amnesty International a appelé les autorités zimbabwéennes à abandonner toutes les charges pesant sur le journaliste Blessed Mhlanga, jugeant sa poursuite injustifiée et contraire à la Constitution du Zimbabwe ainsi qu’aux engagements internationaux du pays en matière de liberté d’expression et de presse.
Dans une lettre adressée vendredi à la procureure générale Loyce Matanda-Moyo, Amnesty International a qualifié l’arrestation et les poursuites engagées contre le journaliste Blessed Mhlanga d’atteinte grave à la liberté de la presse. L’organisation a rappelé que le Zimbabwe est tenu par sa Constitution et par les traités internationaux de garantir les droits fondamentaux de ses citoyens.
Arrêté le 24 février, Mhlanga a été détenu pendant 72 jours avant d’être libéré sous caution le 7 mai. Il est accusé d’avoir « transmis des messages de données incitant à la violence ou à la destruction de biens ».
Selon plusieurs sources, ces poursuites découleraient d’interviews réalisées en janvier et février avec Blessed Geza, un ancien combattant de guerre et ex-haut cadre du parti au pouvoir, la ZANU-PF. Lors de ces entretiens, Geza critiquait vivement le président Emmerson Mnangagwa, appelait à sa démission et dénonçait la corruption ainsi que la crise économique dans le pays.
« La poursuite injustifiée de Blessed Mhlanga porte atteinte à son droit fondamental à la liberté d’expression », a déclaré l’organisation internationale dans un communiqué, exhortant les autorités à classer l’affaire sans délai.
Ce n’est pas la première fois que Mhlanga est visé pour ses activités journalistiques. En mai 2022, il avait été arrêté pour « conduite désordonnée » après avoir filmé l’interpellation d’un député de l’opposition. Les rapports indiquent qu’il avait alors été agressé par la police, que son téléphone avait été détruit et qu’il avait été détenu de manière arbitraire malgré son identification en tant que journaliste. Il avait finalement été acquitté.
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