Par rapport aux données de l’année précédente, les recettes de 2024, estimées à 28,8 milliards d’euros, représentent une augmentation de 14,3 %, en raison de la mise en œuvre de la loi-cadre sur la réforme fiscale.
Les recettes fiscales du Maroc ont franchi un cap historique en 2024, atteignant 28,8 milliards d’euros (300 milliards de dirhams), soit une progression de 14,3 % en glissement annuel. Cette performance remarquable, révélée par le ministère de l’Économie et des Finances, dépasse les prévisions budgétaires avec un taux de réalisation de 110,8 %, confirmant ainsi l’efficacité des réformes fiscales engagées.
Selon le rapport sur les Commissions et les ressources du Trésor (SCRT), cette hausse des recettes est largement attribuable à la mise en application de la loi-cadre sur la réforme fiscale. Parmi les mesures clés, on note l’élargissement de l’assiette fiscale, une meilleure équité du système et un renforcement du contrôle fiscal.
L’introduction de nouvelles méthodes de recouvrement, notamment la retenue à la source pour certains impôts et l’auto-évaluation de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), ainsi que l’extension progressive de cette dernière, ont joué un rôle essentiel dans cette dynamique. De plus, le dispositif de régularisation fiscale volontaire instauré par la loi de finances précédente a encouragé les contribuables à se conformer aux obligations fiscales.
L’impôt sur les sociétés a enregistré une hausse significative de 13,5 %, atteignant 6,75 milliards d’euros (70,3 milliards de dirhams), avec un taux de réalisation de 117,4 %. Cette progression s’explique en grande partie par l’augmentation des recettes issues du complément de régularisation (211 millions d’euros), des avances fiscales (451 millions d’euros) et des actes administratifs (67 millions d’euros).
De son côté, l’impôt sur le revenu (IR) a atteint un taux de réalisation de 114 %, avec une augmentation de 913 millions d’euros (9,5 milliards de dirhams). Cette progression reflète notamment la hausse des recettes issues de l’impôt sur le revenu des salaires, qui a augmenté de 230 millions d’euros (2,4 milliards de dirhams), ainsi que des bénéfices fonciers, en hausse de 58 millions d’euros (600 millions de dirhams). Par ailleurs, les retenues à la source sur la vente de valeurs mobilières et les produits de placement à revenu fixe ont généré 77 millions d’euros (800 millions de dirhams), tandis que les revenus professionnels ont rapporté 29 millions d’euros (300 millions de dirhams).
Une TVA en pleine croissance, portée par la consommation
Les recettes de la TVA ont également connu une hausse notable, atteignant 1,19 milliard d’euros (12,4 milliards de dirhams). Cette croissance est directement liée à l’augmentation des recettes issues de la TVA sur les importations (605 millions d’euros) et de la TVA intérieure (586 millions d’euros), illustrant la reprise de la consommation et l’effet des nouvelles mesures introduites par la loi de finances 2024.
Le ministère de l’Économie et des Finances met également en avant l’augmentation des recettes provenant des taxes intérieures de consommation (TIC), qui ont progressé de 356 millions d’euros (3,7 milliards de dirhams), avec un taux de réalisation de 114,1 %. Cette hausse s’explique par une amélioration des recettes issues des TIC sur les producteurs d’énergie (182 millions d’euros), le tabac (106 millions d’euros) et d’autres produits de consommation (125 millions d’euros).
Les douanes et les droits d’enregistrement en progression
Les droits de douane ont atteint 134 millions d’euros (1,4 milliard de dirhams), avec un taux de réalisation de 113,3 %. Les droits d’enregistrement et de timbre, quant à eux, ont généré 144 millions d’euros (1,5 milliard de dirhams), avec un taux de réalisation de 111,6 %, reflétant la hausse des droits d’enregistrement, qui se sont élevés à 125 millions d’euros (1,3 milliard de dirhams).
Le rapport SCRT, présenté par le ministère de l’Économie et des Finances, dresse un bilan détaillé de l’exécution des prévisions budgétaires et compare les performances de l’exercice à celles de l’année précédente.
Si la Trésorerie générale du Royaume (TGR) reste avant tout un organe comptable, le SCRT adopte une approche conforme aux normes internationales en matière de statistiques de finances publiques. Il analyse les transactions économiques en termes de flux, mettant en perspective les recettes et dépenses courantes, les dépenses d’investissement, le déficit budgétaire et les besoins de financement, ainsi que les ressources mobilisées pour y répondre.
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