La directrice générale de l’Office nigérian de gestion de la dette (DMO), Patience Oniha, a annoncé que le Nigéria franchit une étape importante dans la lutte contre le changement climatique avec le lancement prévu d’une obligation souveraine verte d’un montant de 50 milliards de nairas.
S’exprimant lundi à Lagos lors d’une rencontre avec des investisseurs dans le cadre de l’émission de la série III des obligations vertes souveraines, Mme Oniha a indiqué que l’émission d’une obligation verte, à hauteur de 50 milliards de Nairas, vise à financer des projets respectueux de l’environnement et à réaffirmer l’engagement du Nigéria envers l’Accord de Paris.
Selon elle, cette offre s’inscrit dans la continuité des efforts de financement climatique du pays, après deux premières émissions réalisées en 2017 et 2019, qui ont permis de lever 25,69 milliards de nairas.
Elle a précisé que cette obligation d’une durée de cinq ans servira à financer des projets conformes aux Contributions déterminées au niveau national (CDN) du Nigéria, visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre.
« L’objectif aujourd’hui est de sensibiliser les investisseurs : voici le montant, la durée, et surtout, ce que nous comptons faire avec les fonds.
Il est essentiel de laisser aux investisseurs institutionnels le temps de poser des questions, de réfléchir et de lancer leurs processus internes d’approbation.
Il ne s’agit pas simplement d’un appel de fonds, mais d’un engagement national en faveur du développement durable », a-t-elle déclaré.
L’obligation, destinée aux investisseurs institutionnels avec un investissement minimum de 10 millions de nairas, sera cotée sur la plateforme FMDQ, a-t-elle ajouté.
Mme Oniha a souligné que, bien que le marché obligataire nigérian soit bien développé, la découverte des prix resterait déterminée par les attentes du marché.
De son côté, Dr Iniobong Abiola-Awe, directrice du Département du changement climatique au ministère fédéral de l’Environnement, a mis en lumière l’urgence climatique et le sens profond de la démarche.
« Le changement climatique n’est pas une menace lointaine, il est déjà là, et il met en péril l’humanité et la biodiversité.
Ses effets sont visibles : modification des régimes climatiques, chaleurs extrêmes, disparition progressive de l’harmattan, inondations récurrentes et avancée du désert.
Le Nigéria rétrécit géographiquement et nous n’avons pas de planète B. Ce que nous faisons aujourd’hui sera soit une dette soit un héritage pour la génération future », a-t-elle déclaré.
Elle a présenté l’émission de l’obligation verte comme un pilier du cadre stratégique du Nigeria pour respecter ses engagements dans le cadre de l’Accord de Paris et de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques.
Le Nigéria s’est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 20 % de manière inconditionnelle, et jusqu’à 47 % avec un appui international, a-t-elle rappelé.
« Ces obligations ne sont pas de simples instruments financiers. Elles constituent des solutions locales et novatrices en matière de financement climatique.
À travers des politiques telles que le Plan climat 2021-2030, le Plan de transition énergétique, les stratégies de reboisement et les projets dans les énergies renouvelables, nous construisons une véritable capacité nationale de résilience face aux impacts climatiques.
La préparation de cette nouvelle obligation verte confirme la détermination sans faille du Nigeria à atteindre ses objectifs environnementaux, en parfaite adéquation avec l’agenda présidentiel pour les énergies renouvelables », a-t-elle ajouté.
Elle a cité plusieurs projets financés par les émissions précédentes, dans des secteurs tels que l’agriculture, l’énergie et les transports, soulignant que de nombreuses initiatives lancées avec la première émission de 2019 ont contribué de manière significative à la lutte contre le changement climatique au Nigéria.
« Je suis convaincue, comme l’a souligné la directrice générale du DMO, que nous sommes sur la voie d’un progrès réel dans la lutte contre les effets du changement climatique dans notre pays », a conclu Mme Abiola-Awe.
GIK/lb/te/Sf/APA