Ce mardi 11 février 2025, le ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale a procédé au lancement officiel du programme de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR) 2024.
La cérémonie, tenue à Bamako, a rassemblé les principaux acteurs concernés, notamment la Commission Nationale d’Intégration (CNI), la Commission Nationale de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (CNDDR), ainsi que les représentants des ministères de la Défense et de la Sécurité.
Selon le plan présenté, 2 000 ex-combattants issus de groupes armés dits républicains seront intégrés dans les forces de défense en tant que soldats de 2ᵉ classe, tandis que 1 000 autres bénéficieront d’un programme de réinsertion socio-économique, notamment parmi les inaptes du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC).
Le ministre a rappelé l’engagement du gouvernement en faveur de la réconciliation nationale et de la consolidation de la paix. Cependant, plusieurs éléments essentiels du programme demeurent flous.
Le 6 février 2025, en amont du lancement, le ministre avait rencontré les représentants des groupes armés bénéficiaires du programme DDR-I. Il avait alors insisté sur l’importance du processus dans le cadre des recommandations du Dialogue Inter-Maliens (DIM).
Toutefois, les rebelles regroupés sous le Front de Libération de l’Azawad (FLA) ainsi que les groupes jihadistes connus n’ont pas été intégrés dans cette initiative. Aucune explication officielle n’a été donnée sur ce choix, ce qui soulève des interrogations sur la portée réelle du programme et sur son impact sur la pacification du territoire.
En outre, les critères de sélection des ex-combattants destinés à être intégrés ou réinsérés n’ont pas été précisés. Il n’est pas encore clair sur quelle base seront choisis les bénéficiaires de ce programme.
Les autorités n’ont pas non plus précisé les sites de cantonnement qui seront utilisés pour la phase de désarmement et de démobilisation. Il reste à savoir si ces opérations se dérouleront dans les infrastructures laissées par la MINUSMA avant son départ ou si de nouveaux sites seront aménagés.
Le financement du DDR constitue une autre inconnue majeure. Ce type de programme requiert des ressources financières considérables, mais aucun détail n’a été communiqué sur le budget alloué ni sur les sources de financement.
Un engagement présidentiel à préciser
Le 31 décembre 2024, dans son discours à la Nation, le Président de la Transition, Assimi Goïta, avait annoncé le désarmement de 3 000 miliciens sans préciser leur affiliation. À ce stade, il n’a pas été confirmé si ces 3 000 miliciens font partie du programme DDR 2024 ou s’il s’agit d’une initiative distincte.
En l’état actuel, le programme devra rapidement lever ces incertitudes pour démontrer son efficacité et répondre aux attentes en matière de réconciliation et de sécurité nationale.
MD/te/APA