Depuis 2012, la ville de Kidal est contrôlée par les rebelles.
La situation reste toujours tendue et des combats sporadiques sont signalés en dehors de la ville de Kidal toujours contrôlée par les rebelles du Cadre strategique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD). Une situation qui a entraîné la fuite de plusieurs habitants de la localité vers la frontière algérienne.
C’est une grande confusion qui règne sur l’issue de cette bataille cruciale aux allures d’une reconquête de la ville par l’Etat malien dont la présence y était très limitée depuis une décennie.
C’est depuis le samedi 11 novembre dernier que les forces armées maliennes ont intensifié leurs opérations pour reconquérir cette localité du septentrion. Une décision toujours freinée par la résistance opposée par les rebelles. Les deux camps s’affrontent avec des armes lourdes et parfois des avions de combat de l’armée interviennent pour pilonner les positions adverses.
Pour le moment, les informations sont encore très confuses et contradictoires même si les forces armées maliennes ne sont toujours pas parvenues à faire leur entrée dans la ville de Kidal. Elles se trouveraient aux portes de la ville selon plusieurs sources. Ce que confirme un communiqué de l’État major de ce lundi 13 novembre. « Dans sa mission de restauration de la souveraineté de l’État sur l’ensemble du Territoire national, les FAMa ont poursuivi leur mouvement stratégique dans la Région de Kidal», indique le document, soulignant que «dans leur progression vers la ville de Kidal», les forces armées ont déjoué les séries d’embuscades de la coalition des Groupes Armés Terroristes (GAT) dans les zones accidentées de la région».
Le bilan de cette offensive est encore plus confus puisque les rebelles ne reconnaissent que quelques pertes dans leurs rangs et grossissent les chiffres du côté de leurs adversaires, tandis que les Forces armées maliennes sont très silencieuses.
Toutefois, des sources indépendantes estiment que les pertes sont très lourdes des deux côtés. Les militaires viennent la plupart de la localité d’Anefis située à 112 km au sud de Kidal, reprise aux rebelles depuis le 7 octobre dernier.
Ces affrontements autour de Kidal étaient attendus depuis le mois d’août dernier lorsque les affrontements ont repris entre les rebelles du CSP-PSD et les forces armées maliennes pour le contrôle des camps de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), situés dans le nord du pays revendiquées par la rébellion de 2012. De plus, les plus hautes autorités maliennes, souvent par la voix du Premier ministre Choguel Maïga, ont affirmé leur volonté de reprendre les camps de la Mission onusiennes et par ricochet reconquérir le territoire national, notamment les zones qui échappent au contrôle de l’Etat.
Point de départ de plusieurs rébellions depuis 1963, Kidal a toujours été comme une sorte de caillou dans la botte de l’Etat qui a toujours suivi la situation avec une récurrente inquiétude tout en cherchant à restaurer sa souveraineté territoriale.
Avec la situation actuelle, la collecte d’informations fiables sur le terrain est difficile en raison de l’insécurité et de l’éloignement, même si les deux camps continuent de revendiquer la victoire sur l’autre. Les rebelles avaient même coupé le réseau téléphonique à Kidal depuis vendredi dernier, anticipant une offensive imminente de l’armée malienne.
Cette escalade des combats dans le nord du Mali intervient après le retrait en cours de la Minusma censé prendre fin avant le 31 décembre prochain et la course au contrôle du territoire qui en a résulté.
Les autorités centrales réclament la restitution des camps de la région, tandis que les rebelles s’y opposent. C’est dans ce contexte que les groupes jihadistes mènent également des assauts afin de renforcer leur emprise.
MD/ac/APA