En exil en Afrique du Sud, il envisage de rentrer pour se présenter à la présidentielle de 2024.
C’est le temps des regrets pour l’ancien président du Botswana. Seretse Khama Ian Khama a qualifié « d’énorme erreur » son choix sur Mokgweetsi Masisi comme successeur à la tête de ce pays d’Afrique australe. Pour rectifier le tir, il s’est engagé lundi 27 mars, à faire campagne pour sa destitution lors des élections générales de l’année prochaine.
Les deux hommes entretiennent des relations tumultueuses depuis 2018, année à laquelle Ian Khama a transmis le pouvoir à son successeur. Les raisons de ce différend ont surtout un lien avec la rupture opérée par le président Masisi par rapport à certaines politiques de son prédécesseur.
Quelques mois plus tard, Khama a quitté de manière spectaculaire le Parti démocratique du Botswana, longtemps au pouvoir, fondé en 1962 par son père Seretse Khama, le premier président du Botswana.
Il vit en exil en Afrique du Sud voisine depuis novembre 2021, date à laquelle il a fui le Botswana en raison d’allégations selon lesquelles sa vie était en danger.
M. Khama a déclaré qu’il se préparait à rentrer chez lui pour former une coalition d’opposition afin de mettre un terme au règne de M. Masisi lors des élections de 2024.
Dans une déclaration rapportée par l’Afp lundi, il assure etre dans l’obligation de « réparer l’erreur que j’ai commise en désignant Masisi pour me succéder…» car, il estime que « c’était une énorme erreur, que nous regrettons en tant que pays, car il a totalement sapé la démocratie, les droits de l’homme, l’État de droit (et) s’est immiscé dans le système judiciaire ».
« Le Botswana est une démocratie, depuis l’indépendance, nous avions une très bonne réputation en matière de démocratie, nous étions une lumière brillante sur le continent africain, nous étions reconnus dans le monde entier pour notre adhésion à la démocratie et puis vous avez cet homme qui arrive un jour et qui change tout », a déploré M. Khama.
Selon lui, son successeur est la « version botswanaise de Donald Trump ».
Pressenti à la présidence de son parti le mois prochain, il déclare disposer d’informations sur des projets d’arrestation et d’emprisonnement s’il rentrait au Botswana.
« Ils craignent que j’aie encore beaucoup d’influence sur les Botswanais et que je puisse les influencer », a-t-il ajouté, précisant que ses compatriotes « n’ont pas besoin d’être influencés » puisqu’ils « ont déjà pris la décision de changer de régime ».
Le 29 décembre dernier, le Botswana a émis un mandat d’arrêt à l’encontre de Khama, pour possession illégale d’armes à feu.
JN/fss/ac/APA