La Conférence des Chefs d’État et de gouvernement de la Cédéao a suivi les recommandations du Conseil de médiation et de sécurité issues de son conclave de mercredi.
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) continue de privilégier une sortie de crise négociée avec le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), la junte au pouvoir à Niamey depuis le coup d’Etat du 26 juillet contre Mohamed Bazoum. L’organisation communautaire a décidé de mettre en place un comité composé des présidents du Bénin, du Togo et de Sierra Leone pour arriver à un retour à l’ordre constitutionnel, a rapporté Oumar Touray, président de la Commission de la Cédéao.
Il a également indiqué que les sanctions imposées au Niger depuis le coup d’État du 26 juillet dernier pourraient être assouplies en cas de progrès vers la transmission du pouvoir aux civils, après une transition de «courte durée». De même qu’il a aussi été demandé une remise en liberté sans condition du président déchu Mohamed Bazoum et sa famille ainsi que tous les leaders politiques en détention. En attendant la satisfaction de ces exigences, les sanctions sont maintenues.
Ces différentes demandes avaient été formulées par la 51e session du Conseil de Médiation et de sécurité au niveau ministériel, tenue le 6 décembre dernier, en prélude à ce sommet. Les ministres avaient ainsi clairement demandé aux chefs d’Etats de la Cédéao de « mettre en place un Comité des Chefs d’Etat pour engager un dialogue avec le CNSP et les autres parties prenantes en vue d’élaborer une feuille de route sur la base de la période de transition convenue, de mettre en place des organes de transition, ainsi que de faciliter la mise en place d’un mécanisme de suivi et d’évaluation de la transition ». Ils avaient également souhaité d’ « assouplir progressivement les sanctions imposées au Niger, en fonction de la mise en œuvre de la feuille de route de la transition ».
Toutefois, ils n’ont pas manqué de demander un maintien « de toutes les sanctions, y compris le recours à la force » en cas de refus par le CNSP d’accepter une transition de courte durée ». L’Union africaine et ses partenaires seraient aussi sollicités pour l’application de ces mesures.
En marge du sommet de dimanche, le chef de l’Etat du Nigéria, président de la conférence de la Cédéao, Bola Tinubu a laissé entendre une volonté de ses pairs de convenir avec les pays sous régimes militaires la réalisation de transitions « réalistes et courtes ». Ce qui pourrait présager que l’organisation communautaire serait prête aux mêmes concessions pour le Niger, même si cela n’a pas été dit de façon explicite. Une allusion également faite aux autres pays en transition militaire comme le Mali et le Burkina Faso qui ont renvoyé le retour à l’ordre constitutionnel aux calendes grecques.
MD/ac/APA