Le Mali, le Niger et le Burkina Faso œuvrent à fournir à leurs citoyens de nouveaux documents de voyage et d’identité, destinés à remplacer ceux de la CEDEAO avec laquelle l’Alliance des États du Sahel (AES) souhaite rompre définitivement.
Ouverts à Bamako, en fin de semaine dernière, les travaux des experts sur l’harmonisation des documents de voyage et d’identité au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES) ont pris fin, le vendredi 4 octobre dernier.
Cette rencontre s’inscrit dans la continuité des engagements pris lors du premier sommet de l’AES, qui s’est tenu le 6 juillet à Niamey, et s’aligne avec la décision historique prise fin janvier 2024 par les chefs d’État du Mali, du Burkina Faso et du Niger de quitter la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
Présidée par le Général de Brigade Daoud Aly Mohammeeine, Ministre de la Sécurité et de la Protection civile du Mali, la cérémonie de clôture a été marquée par la présence de nombreuses personnalités des pays membres de l’AES, notamment celles du Burkina Faso et du Niger. Dans son discours, le ministre a salué les efforts collectifs qui ont permis de franchir une étape décisive vers la création d’un passeport biométrique sécurisé, symbole fort de l’intégration régionale.
« Je me réjouis tout particulièrement de la tenue à Bamako, de la réunion des experts sur l’harmonisation des documents de voyage et d’identité au sein de la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES) », a déclaré le ministre Mohammedine, tout en exprimant sa reconnaissance aux délégations des pays frères du Burkina Faso et du Niger, ainsi qu’aux représentants des institutions maliennes qui ont contribué au succès de cette initiative.
L’une des principales réalisations de cette rencontre a été l’élaboration de spécifications techniques communes pour les documents de voyage et d’identité biométriques. Le ministre a insisté sur l’importance de ces avancées pour garantir la fiabilité et la sécurité des documents, précisant que ces travaux ont permis de jeter les bases solides pour une adoption prochaine de ces passeports au sein des pays de l’AES. « Nous voici donc arrivés à la fin de nos travaux, après deux jours d’échanges fructueux qui nous rapprochent de notre objectif ultime : la mise en circulation d’un passeport biométrique sécurisé de l’Alliance des États du Sahel », a-t-il ajouté.
Le retrait de la Cédéao, qui devrait être entériné en janvier 2025, marque un étape majeure dans la géopolitique de l’Afrique de l’Ouest, signant l’échec des tentatives de médiation de l’institution régionale pour ramener ces nations dans son giron. La décision commune des Chefs d’État – le Capitaine Ibrahim Traoré du Burkina Faso, le Colonel Assimi Goïta du Mali et le Général de Brigade Abdourahamane Tiani du Niger – de s’orienter vers une intégration renforcée sous l’égide de l’AES, vise à construire un espace de libre circulation pour leurs citoyens.
Les travaux des experts se sont conclus par l’adoption de recommandations stratégiques, telles que la création d’un groupe de suivi chargé de veiller à la mise en œuvre des résolutions adoptées. Le Général de brigade Mohammedine a souligné que ces efforts collectifs posent les jalons d’un avenir où les citoyens Burkinabé,Maliens et Nigériens pourront voyager librement, dans un cadre sécurisé et harmonisé.
« Ces résultats constituent un tournant décisif pour notre région », a conclu le ministre, avant que la cérémonie ne se termine par la traditionnelle photo de famille, symbole de l’unité et de la coopération entre les nations membres de l’AES.
MD/ac/Sf/APA