Alors que des manifestations ont éclaté à Lomé ce 6 juin, les autorités togolaises alertent contre la diffusion de messages hostiles au régime sur les réseaux sociaux, mettant en garde contre toute incitation à la haine ou au soulèvement.
Le gouvernement togolais a mis en garde ce vendredi contre la propagation de messages incitant à la haine et à la révolte sur les réseaux sociaux, au moment où des manifestations spontanées ont éclaté dans la capitale, Lomé.
Dans un communiqué parvenu à APA, les autorités togolaises déplorent « un regain d’utilisation des médias sociaux à des fins de désinformation », accusant certains internautes de diffuser des contenus susceptibles de « provoquer des troubles graves à l’ordre public ». Le texte évoque également des appels à un « soulèvement populaire » contre les institutions de la République, diffusés sous forme de messages audiovisuels.
Le gouvernement rappelle que la liberté d’expression, bien que garantie par la Constitution, ne saurait exonérer les citoyens du respect des lois en vigueur, notamment celles relatives à la sécurité intérieure, à la presse, à la cybersécurité et à la protection des données personnelles.
Cette sortie intervient alors que plusieurs quartiers de Lomé, dont Bè et Akassimé, ont été le théâtre de manifestations en réponse à l’arrestation de l’artiste engagé Aamron. Des partis de l’opposition regroupés au sein de la Convergence des forces démocratiques pour un Togo nouveau (CFDTN) ont appelé à une mobilisation massive contre ce qu’ils qualifient de « dérive autoritaire » du pouvoir en place.
Des déploiements sécuritaires ont été observés dans les zones concernées. Aucune arrestation majeure n’a été confirmée à ce stade, mais des échauffourées ont été signalées.
Par ailleurs, la journée coïncidait avec la célébration de la Tabaski (Aïd al-Adha), fête musulmane marquée par des prières collectives et des sacrifices rituels, célébrés dans le calme dans plusieurs localités du pays.
Dans ce contexte tendu, des organisations de la société civile, notamment Internet Society Togo, ont exhorté les autorités à garantir un accès libre et ininterrompu à Internet, soulignant l’importance de préserver les libertés numériques.
Le gouvernement a réaffirmé sa détermination à faire respecter l’ordre public et à sanctionner, « sans exception aucune », les auteurs ou complices de messages de haine ou de subversion circulant sur les plateformes numériques.
AC/Sf/APA