A l’occasion de son dernier discours en tant que président en exercice de la Cédéao, Bola Ahmed Tinubu a insisté sur la nécessité urgente de rendre opérationnelle la Force en attente régionale, appelant les États membres à accélérer sa mise en œuvre face à l’insécurité persistante.
Le président nigérian Bola Ahmed Tinubu, s’exprimant dimanche à l’ouverture du 67e sommet ordinaire de la Cédéao à Abuja, a exhorté les dirigeants ouest-africains à faire de la Force en attente de la Cédéao (FAC) une réalité opérationnelle immédiate. Il s’agissait de son dernier discours à la tête de l’organisation régionale avant de transmettre le flambeau à son homologue sierra-léonais, Julius Maada Bio.
« La Force en attente de la Cédéao doit passer du concept à la réalité opérationnelle dès maintenant », a déclaré Tinubu, se disant préoccupé par la lenteur de son activation, et appelant à une réponse ferme contre le terrorisme dans la région.
Dans cette même allocution, le chef d’État nigérian a salué l’achèvement du dépôt logistique militaire régional de la Cedeao à Lungi, en Sierra Léone. Cette infrastructure jouera un rôle essentiel pour fournir équipements et soutien logistique aux forces déployées. Tinubu a également rappelé l’engagement du Nigéria, signé en février à Addis-Abeba, à assurer les volets maritimes et aériens du transport stratégique pour la Cédéao.
Ce discours fait écho aux décisions prises lors du sommet de décembre 2024 à Abuja, où les chefs d’État de la Cédéao avaient convenu d’activer dès 2025 la force régionale de lutte contre le terrorisme. Cette décision répondait à la recrudescence des attaques jihadistes dans plusieurs pays membres.
Dans la foulée, une réunion technique s’était tenue du 24 au 28 février 2025, regroupant à Abuja experts gouvernementaux, responsables militaires et spécialistes de la sécurité afin de valider les politiques nécessaires au fonctionnement efficace de la FAC. Ces travaux portaient notamment sur les cadres logistiques et opérationnels permettant une réponse rapide aux crises, et sur la structuration des missions de paix.
L’activation de la FAC s’inscrit dans la continuité du Plan d’action 2020-2024 contre le terrorisme, en cours d’ajustement. Une réunion conjointe des ministres des Finances et de la Défense est attendue pour définir les modalités de financement de la force, dont une brigade antiterroriste de 1 650 hommes constitue la composante prioritaire au sein d’un effectif de 5 000 hommes.
Déjà, les chefs d’état-major réunis en août 2024 à Abuja avaient réaffirmé leur engagement à renforcer la coopération militaire et le partage du renseignement dans la lutte contre le terrorisme. Le général nigérian Christopher Musa, alors président du Comité, avait insisté :
« Notre force réside dans notre unité et notre détermination collective à protéger la stabilité et la gouvernance démocratique en Afrique de l’Ouest. »
Le passage de relais entre Tinubu et Maada Bio intervient donc dans un contexte sécuritaire tendu, où l’efficacité de la réponse collective dépendra de l’engagement politique à concrétiser rapidement la force régionale.
AC/Sf/APA