Le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, opposition), Tidjane Thiam, qualifie de « grave » le non-respect de la Constitution qui n’impose que deux mandats au président de la République.
« Ne laissez pas des gens qui ne respectent pas la Constitution, qui sont sur le point de faire un 4e mandat illégal, vous complexer sur un article 48 (sur la nationalité), une sombre loi que personne ne connaissait », a dit Tidjane Thiam, face à des militants.
Pour Tidjane Thiam, « c’est plus grave que de ne pas respecter la Constitution », tout en déclarant aux militants qu’« on n’a pas de complexe à se faire, la Constitution est au-dessus de la loi et quand on ne respecte pas la Constitution, on ne peut pas imposer aux gens le respect de la loi ».
Élu en 2010 et réélu en 2015, Alassane Ouattara a été autorisé, en 2020, par le Conseil constitutionnel à briguer un autre mandat présidentiel. L’institution, s’appuyant sur le fait que la nouvelle Constitution, adoptée en 2016, mettait le compteur des mandats présidentiels à zéro, ce que l’opposition conteste.
Le Conseil constitutionnel a validé le 9 novembre 2020, la réélection du président sortant, Alassane Ouattara, pour un « troisième mandat » controversé à la tête de la Côte d’Ivoire, avec 94,27 % des suffrages exprimés, au premier tour.
« Ne vous inquiétez pas, le PDCI est de retour, le PDCI est en pleine forme, tous les Ivoiriens peuvent voir ça. Dites à tout le monde que la liberté est à sept mois de nous », a assuré l’ex-directeur général de Crédit Suisse, M. Tidjane Thiam.
Toutefois, Tidjane Thiam prévient les militants que pour conquérir le pouvoir d’Etat, « il faut que tout le monde se mobilise et tout le monde vote le 25 octobre 2025 », lors de l’élection présidentielle, les exhortant surtout à ne pas avoir « peur », car « tout ira bien ».
Dans une allocution, en présence d’autres militants, Tidjane Thiam avait martelé que « ça fait des mois qu’ils parlent de ma nationalité, qu’ils (les gens au pouvoir) parlent de leur bilan. Ce qu’ils ont fait en 15 ans, cela mérite 5 ans de plus, c’est la seule question ».
« On essaie de transformer un débat présidentiel en un débat qui n’est pas digne de notre pays », s’est-il insurgé. Tidjane Thiam a renoncé le 7 février 2025 à sa nationalité française pour être éligible à l’élection présidentielle du 25 octobre 2025. La nationalité française lui avait été décernée en 1987.
AP/Sf/APA