Déployé dans 27 pays, l’ambitieux programme Technologies pour la transformation agricole en Afrique (TAAT) se concentre sur neuf chaînes de valeur agricoles essentielles et ambitionne de toucher plus de 100 000 agropasteurs à travers l’information et la formation.
Le Sénégal a officiellement lancé la deuxième phase du programme Technologies pour la Transformation Agricole en Afrique (TAAT-2), une initiative ambitieuse de la Banque africaine de développement (BAD) visant à révolutionner le secteur agricole africain. Ce programme, qui s’inscrit dans la stratégie « Feed Africa » de la BAD, a pour objectif de nourrir 150 millions de personnes, sortir 100 millions d’individus de la pauvreté et restaurer 190 millions d’hectares de terres.
Déployé dans 27 pays africains, TAAT représente une approche innovante pour diffuser les technologies agricoles à travers le continent. Le programme cible neuf chaînes de valeur agricoles essentielles, allant du maïs au bétail, et intègre six domaines d’accompagnement stratégiques. L’Institut International de Recherche sur l’Élevage (ILRI) pilote spécifiquement le volet élevage, en se concentrant sur les petits ruminants.
L’importance du secteur de l’élevage en Afrique subsaharienne ne peut être sous-estimée. Contribuant pour 30 % du PIB agricole de la région, il soutient les moyens de subsistance de 1,3 milliard de personnes dans les pays en développement. Face à l’urbanisation croissante et à l’amélioration des revenus, la demande en produits d’origine animale connaît une augmentation significative.
Le secteur fait cependant face à de nombreux obstacles : faible potentiel génétique des animaux, accès limité aux aliments nutritifs et aux pâturages, difficultés d’accès à la microfinance, et vulnérabilité aux changements climatiques. La prévalence élevée des maladies, combinée à des services vétérinaires insuffisants et à des infrastructures inadéquates, complique davantage la situation.
« Ce projet vient à point nommé parce qu’il concorde avec la vision du ministère de l’Agriculture d’œuvrer à la souveraineté et à la sécurité alimentaire. Il est d’autant plus important qu’il s’intéresse aux questions liées au climat. Et dans le contexte actuel marqué par les effets néfastes du changement climatique, nous ne pouvons que nous en réjouir », a déclaré Mme Khady Kébé, représentant le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage.
Au Sénégal, le programme adopte une approche multidimensionnelle, incluant le développement de technologies agricoles climato-intelligentes et la diffusion de services d’information climatique. Dr Nadine Wouro, point focal du TAAT au Sénégal, a ainsi mis en avant l’aspect collaboratif de cette initiative. « Ce projet va nous permettre de renforcer nos collaborations avec les institutions nationales, mais aussi nos partenaires du public et du privé », a-t-elle indiqué.
Le programme vise à toucher plus de 10 000 agropasteurs à travers des formations pratiques et des démonstrations technologiques. Il prévoit également le renforcement des capacités des organisations paysannes et des entreprises semencières dans la production de semences de niébé à double usage.
« Nous slmmes ici pour des objectifs nationaux et des objectifs de vie. Nous devons donc nous approprier ce projet et donner le meilleur de nous-mêmes pour qu’il y ait un TAAT 3. L’impact doit être ressenti dans tout le pays », a souligné Dr Tunde Adegoke Amole, chef du projet au Sénégal.
TAAT-2 représente une opportunité unique pour le Sénégal de moderniser son secteur d’élevage tout en l’adaptant aux défis climatiques. À travers ses différentes composantes – de la formation technique à la diffusion d’informations climatiques – le programme promet de transformer durablement le paysage agricole sénégalais, contribuant ainsi à la sécurité alimentaire et au développement économique du pays.
ARD/ac/Sf/APA