Premier de son centre au baccalauréat en 2020, Matar Diagne, brillant étudiant sénégalais à l’Université Gaston Berger, succombe à une profonde détresse, marquée par une grave maladie et l’isolement social qui s’en est suivi, souligne la lettre posthume.
Le Parquet du Tribunal de Grande Instance de Saint-Louis a annoncé la découverte du corps sans vie de Matar Diagne dans une chambre du campus 1 de l’Université Gaston Berger (UGB), dans la soirée du 10 février.
Selon le communiqué du Procureur parvenu à APA, le jeune homme, originaire de Guinaw Rails (Dakar), était étudiant en Master de Droit Public. Une enquête a été immédiatement ouverte, avec l’intervention de la Brigade de recherches de la Gendarmerie nationale. Une autopsie a été ordonnée pour déterminer les causes exactes du décès.
Un élément troublant est venu s’ajouter à l’affaire : une longue lettre a été publiée quelques heures après la découverte du corps sur une page Facebook présumée appartenir à l’étudiant. Dans ce texte qui s’apparente à un testament, l’auteur évoque une décision mûrement réfléchie, expliquant préférer « mourir dans la dignité plutôt que de vivre dans le déshonneur. »
La lettre détaille le parcours d’un étudiant brillant – premier de son centre au baccalauréat en 2020 – mais fragilisé par une grave maladie contractée la même année. Le texte fait état d’un profond mal-être lié à l’isolement social et à des « calomnies » qui auraient particulièrement affecté son auteur.
Le message, dont l’authenticité devra être vérifiée par l’enquête, comprend des adieux à la famille, notamment à une mère paralysée depuis un AVC en 2011. Il mentionne également l’existence d’un roman achevé, « La Fuite des Indésirables », sur l’émigration clandestine, soumis aux éditions Harmattan-Sénégal, dont les éventuels revenus seraient destinés aux soins de sa mère.
L’enquête ouverte par le Parquet devra faire la lumière sur les circonstances exactes du décès et authentifier l’origine de cette publication posthume.
ARD/te/Sf/APA