En visite à Stuttgart,le secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth plaide pour un engagement américain repensé en Afrique, alors que plusieurs pays du continent remettent en question la présence militaire étrangère. Il a recommandé aux « partenaires africains » de « prendre les devants pour leur sécurité ».
Le secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth intervient dans un contexte de bouleversement géopolitique au Sahel et en Afrique de l’Ouest. Il a effectué ce mardi sa première visite officielle au siège de l’AFRICOM (Commandement américain pour l’Afrique) à Kelley Barracks, Stuttgart, dans un contexte de profonde mutation des équilibres sécuritaires sur le continent africain.
« Les États-Unis resteront fermes face aux menaces, mais les partenaires africains doivent prendre les devants concernant leur sécurité », a déclaré Hegseth après sa rencontre avec le général Michael E. Langley, commandant de l’AFRICOM. Une déclaration qui prend un relief particulier alors que plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest et du Sahel ont récemment exigé le départ des forces françaises, invoquant leur souveraineté nationale.
Cette visite marque ainsi une inflexion dans la politique américaine, privilégiant désormais « un engagement plus intelligent et plus efficace » avec les nations africaines. Une approche qui semble tenir compte des nouvelles réalités géopolitiques du continent, où les partenariats militaires traditionnels sont profondément remis en question.
Lors des discussions avec l’état-major de l’AFRICOM et d’une réunion publique avec le personnel militaire et civil du commandement, le secrétaire à la Défense a souligné l’importance d’adapter la présence américaine à ces nouvelles dynamiques. « C’est une démonstration impressionnante de ce que les Américains font dans des endroits éloignés pour le peuple américain », a-t-il ajouté, tout en reconnaissant implicitement la nécessité de repenser les modalités de cette présence.
L’AFRICOM, qui coordonne l’engagement militaire américain auprès de 53 pays africains, se trouve ainsi face au défi de redéfinir ses partenariats dans un contexte où les nations africaines revendiquent une plus grande autonomie stratégique.
AC/Sf/APA