Les dirigeants de l’Afrique de l’Est et australe se sont réunis le week-end dernier en Tanzanie autour de la crise en République démocratique du Congo. Une initiative saluée par l’Organisation des Nations unies (ONU).
Alors que la crise dans l’est de la République démocratique du Congo menace de dégénérer en conflit régional, l’ONU a salué, lundi, la tenue d’un sommet de chefs d’État et de gouvernement africains, qui ont renouvelé, à cette occasion, leur attachement à l’intégrité territoriale du pays.
« Les Nations Unies sont déterminées à soutenir les mesures immédiates annoncées », a déclaré Farhan Haq, porte-parole adjoint du secrétaire général de l’ONU, lors d’un point de presse à New York.
Organisé samedi à Dar es-Salaam, en Tanzanie, ce sommet conjoint de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) faisait suite à l’offensive du Mouvement du 23 mars (M23), soutenu par les forces armées rwandaises, dans deux provinces de l’est de la RDC.
Depuis le début de l’année, les rebelles se sont emparés de plusieurs villes du Nord-Kivu, dont Goma, la capitale de la province, située à la frontière rwandaise. Le groupe armé avancerait actuellement le long du lac Kivu en direction de Bukavu, la capitale du Sud-Kivu, à quelques dizaines de kilomètres seulement.
Dans un communiqué de presse publié après la réunion, les participants ont réaffirmé leur engagement envers l’intégrité territoriale de la RDC et se sont prononcés en faveur d’un certain nombre de mesures d’urgence.
Ces mesures incluent l’instauration d’un cessez-le-feu, la garantie d’un accès humanitaire, la sécurisation de la ville de Goma et de ses environs, l’ouverture des principales voies d’approvisionnement vers Goma et Bukavu, la protection de la navigation fluviale sur le lac Kivu et la réouverture immédiate de l’aéroport international de Goma.
Le président de la RDC, Félix Tshisekedi, avait choisi de participer au sommet virtuellement, tandis que sa Première ministre, Judith Suminwa, était présente en personne, tout comme le président rwandais, Paul Kagame.
En revanche, le porte-parole adjoint du secrétaire général de l’ONU a appelé toutes les parties belligérantes à renouveler leur engagement envers le processus de Luanda, principal cadre de négociation entre Kinshasa et Kigali, ainsi qu’envers le processus Nairobi, centré sur la résolution du conflit à l’intérieur de la RDC.
Parallèlement, l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs, Huang Xia, a indiqué poursuivre son dialogue avec les parties belligérantes pour parvenir à une « désescalade immédiate » de la crise et à une reprise du dialogue afin « d’éviter à tout prix une guerre régionale ».
Dans ce cadre, M. Xia s’est récemment rendu à Kigali et avait prévu de se rendre à Dar es Salaam, en marge du sommet, pour s’entretenir avec les ministres des Affaires étrangères des pays concernés.
L’Envoyé spécial fera également partie de la délégation du Secrétaire général lors du sommet de l’Union Africaine à Addis-Abeba, les 15 et 16 février prochains, pour continuer de promouvoir les efforts de paix.
ODL/Sf/ac/APA