La situation épidémiologique du mpox (variole simienne) dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) reste « préoccupante» alors que la violence entre le groupe rebelle M23 et les forces armées congolaises continue de déstabiliser cette région, a appris APA.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a relevé mercredi que la circulation du virus à mpox se poursuit à un « niveau élevé », compliquant les efforts de réponse sur le terrain. La violence persistante dans cette partie orientale de la RDC, qui a perturbé les services de santé et rendu difficile le suivi et l’endiguement du virus, complique grandement la lutte contre la maladie.
« L’escalade récente du conflit armé dans la partie orientale du pays a considérablement affecté la réponse au virus mpox, ce qui a entraîné une sous-estimation et une sous-déclaration des cas de mpox », a détaillé l’agence sanitaire mondiale de l’ONU dans son dernier rapport de situation sur la variole simienne dans le monde, soulignant que « toute interprétation des tendances récentes doit tenir compte de cette limitation ».
De plus en plus d’habitants fuient les centres de traitement du mpox dans l’Est de la RDC, selon la presse. Le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC) justifie la baisse de la capacité de dépistage des nouveaux cas par les difficultés liées au transport des échantillons, exacerbées par les problèmes de financement des agences d’aide.
D’après Africa CDC, 605 patients ont fui les centres de traitement, un chiffre en augmentation par rapport aux 500 cas signalés la semaine précédente. Cela suscite des inquiétudes quant à la propagation de la maladie, tant en RDC que dans les pays voisins, notamment le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda. « Pourtant, il y a un signe d’espoir : plus de 150 patients sont retournés à Bukavu pour poursuivre leur traitement », a écrit Africa CDC sur le réseau social X, en référence à la principale ville de la province du Sud-Kivu.
L’OMS estime que la RDC continue de connaître une forte charge de morbidité liée au mpox, avec une circulation des deux sous-clades I du virus. « De nombreuses provinces font état d’un nombre de cas stable d’une semaine à l’autre et la situation dans le pays reste préoccupante, de nombreuses régions étant le théâtre d’une transmission soutenue », a précisé l’OMS.
Les flambées de mpox dans le pays continuent d’être alimentées par des souches du virus MPXV des clades Ia et Ib. La plupart des échantillons séquencés entre le 1er octobre 2023 et le 2 mars 2025 proviennent des provinces de Kinshasa et du Sud-Kivu. Entre le 1er janvier et le 2 mars 2025, la RDC a enregistré 2 415 cas confirmés, dont quatre décès, avec 1 080 nouveaux cas signalés au cours des six dernières semaines.
La flambée du mpox continue également en Afrique de l’Est et en Afrique australe, et de nouveaux cas liés à des voyages ont été identifiés dans plusieurs régions surveillées par l’OMS. En Afrique, du 30 décembre 2024 au 2 mars 2025, 5 247 cas confirmés de variole ont été notifiés, dont 19 décès, dans 15 pays. L’Ouganda a rapporté le plus grand nombre de cas confirmés durant cette période, représentant plus de 40 % des cas signalés sur le continent.
Des nouveaux cas liés à des voyages ont également été identifiés en Europe et aux États-Unis. L’Afrique du Sud a signalé son premier groupe de cas de mpox liés à la souche (clade Ib MPXV) circulant en RDC. L’OMS suit de près ces nouveaux cas survenus en dehors de la RDC, notamment en Belgique, en France, en Allemagne, au Royaume-Uni et aux États-Unis.
Depuis janvier 2022, un total de 129 523 cas confirmés de variole, dont 283 décès, ont été notifiés à l’OMS par 130 pays et territoires. Le taux mondial de létalité durant cette période est de 0,2 %. La plupart des 3 656 nouveaux cas confirmés en janvier 2025 ont été signalés dans la région africaine (86,2%), suivie par la région européenne (6,7%) et la région du Pacifique occidental (3,8%).
ODL/Sf/ac/APA