L’actualité ouest-africaine est marquée mardi par la controverse autour du changement institutionnel au Togo, les pressions militaires au Burkina Faso, le blocage politique au Mali et la bataille diplomatique pour la présidence de la BAD.
Au Togo, Jeune Afrique revient sur le profil de Jean-Lucien Savi de Tové, qualifié de « président de la République sans pouvoir ». Disparu de la scène politique depuis plus d’une décennie, il est désormais chargé d’incarner « l’unité nationale » dans un pays récemment basculé dans un régime parlementaire, un changement toujours contesté par une partie de l’opposition et de la société civile.
Cependant, la désignation de Faure Gnassingbé à la tête du Conseil des ministres continue de susciter de vives réactions au sein de la classe politique togolaise, rapporte Republic of Togo. Pour l’Alliance des démocrates pour un développement intégral (ADDI), principal parti de l’opposition parlementaire, cette nomination est perçue comme une « farce politique ». Son président, Aimé Gogué, dénonce un processus vidé de toute légitimité démocratique : « L’instauration de cette cinquième République n’est qu’une forfaiture qui ramène notre pays à une époque révolue, celle du parti unique ».
Au Burkina Faso, Le Monde Afrique évoque les difficultés croissantes du capitaine Ibrahim Traoré, sous pression après l’annonce d’une nouvelle tentative de coup d’État. Plusieurs officiers accusés de complot ont été arrêtés, tandis que le chef de la junte a demandé l’envoi d’un contingent de plus de 200 soldats tchadiens pour renforcer la sécurité présidentielle.
Au Mali, Le Témoin relaie la vive réaction de 101 partis politiques après le sabotage de leur meeting à Bamako. « Nous ne reconnaissons aucun président de la République ni aucun mandat non issu d’élections libres, transparentes et démocratiques », ont-ils déclaré le 3 mai dernier, depuis le Palais de la culture Amadou Hampaté Bâ. Ils rejettent également les conclusions issues des dernières concertations pour la relecture des Chartes, exigeant la fin de la transition et le retour à l’ordre constitutionnel au plus tard le 31 décembre 2025, avec un calendrier consensuel.
Par ailleurs, Bamada relate la célébration de la 32e Journée mondiale de la liberté de la presse au Mali. Ce moment de rassemblement des professionnels des médias s’est articulé autour du thème : « Informer dans un monde complexe : l’impact de l’intelligence artificielle sur la liberté de la presse et les médias ». Le président de la Maison de la presse malienne y a rappelé que « sans liberté de la presse, nous n’aurons aucune liberté ».
Au Sénégal, Le Quotidien, sous le titre « Marche trop HOTT pour AMADOU », s’interroge sur les chances de l’ancien ministre de l’Economie sénégalais, candidat à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD), pour succéder à Akinwumi Adesina. A un peu plus de 20 jours de l’élection, « la Mauritanie a obtenu, hier, le soutien du Bénin, en plus de la Côte d’Ivoire », renforçant la dynamique autour de son candidat Ould Tah. Le journal souligne que l’Etat mauritanien a mobilisé l’ensemble de son appareil diplomatique pour porter sa candidature, mettant la campagne d’Amadou Hott sous pression.
ODL/Sf/ac/APA





