La presse ouest-africaine consultée mardi à APA révèle des frictions politiques croissantes dans plusieurs pays de la sous-région, allant du boycott des concertations au Mali aux démêlés judiciaires du PDCI en Côte d’Ivoire, en passant par les scandales fonciers et débats parlementaires au Sénégal.
Au Mali, Jeune Afrique rapporte que « la majorité des partis » ont boycotté la concertation nationale organisée les 29 et 30 avril par les autorités de la transition, visant à adopter une nouvelle charte. Dans un geste rare d’opposition publique à la junte dirigée par Assimi Goïta, une coalition de partis politiques a récemment tenu une conférence de presse pour dénoncer une possible dissolution de leurs formations.
Selon Le Monde Afrique, « une centaine de partis politiques redoutent leur dissolution par la junte » en place depuis près de cinq ans. Le Témoin dénonce quant à lui une manipulation historique, affirmant que « l’histoire démocratique du Mali s’enivre encore de mensonges » et repose sur « une succession de contre-vérités ainsi que de complaisance dans le laxisme imputable aux acteurs du mouvement démocratique ».
Maliweb s’interroge sur le « péril en la demeure des politiques », notant que la situation provoque une « agitation générale ». Le média rappelle que « l’on est habitué à la méfiance ou la tension entre les militaires et les politiques », les premiers cherchant souvent à « revoir les règles démocratiques », tandis que les seconds défendent jalousement les libertés publiques. Dans le contexte actuel de transition, cette dynamique pousse les partis à se distancier du pouvoir en place.
En Côte d’Ivoire, Jeune Afrique signale que le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) a saisi la justice à la suite de l’invalidation de l’inscription de son leader, Tidjane Thiam, sur les listes électorales. Le parti évoque un vice de procédure et demande « un autre procès avec un autre juge ».
En réponse, Kouamé Augustin, directeur des Affaires civiles et pénales, a clarifié la situation, affirmant que « M. Thiam n’a jamais été apatride et n’est pas apatride, car il est indiscutablement ivoirien selon le code de la nationalité ivoirienne ».
Par ailleurs, Le Monde Afrique rapporte que le procès d’Abdoulaye Fofana, ancien aide de camp de Guillaume Soro, ex-président de l’Assemblée nationale, s’est ouvert à Abidjan lundi. Avec quatorze coaccusés, il est jugé pour une tentative présumée de coup d’État en 2022, ayant visé le président Alassane Ouattara.
Au Sénégal, L’Observateur publie une enquête exclusive sur un scandale lié à une dation en paiement pour la construction d’un centre de surveillance par bracelet électronique. Le journal pointe du doigt les directions des Domaines et de l’Urbanisme, qu’il accuse d’être « au cœur d’un faux grossier et d’un vol d’assiette foncière ». Il dénonce également « la mafia des Impôts et Domaines de Guédiawaye », accusée de s’emparer de terrains en utilisant des cartes d’identité récupérées illégalement.
Simultanément, le quotidien L’AS rapporte une accélération de la procédure de levée de l’immunité parlementaire des députés Moustapha Diop et Ndèye Saly Diop Dieng, anciens ministres soupçonnés de détournement de fonds liés au fonds de riposte contre la Covid-19. Cette procédure, préalable à leur comparution devant la Haute Cour de justice, concerne également trois autres anciens ministres impliqués dans d’autres affaires.
Enfin, Sud Quotidien indique que « la quinzième législature presse le pas » dans cette affaire, après la mise en place lundi de la commission ad hoc. Les députés concernés doivent être auditionnés ce mercredi, avant une plénière de vote prévue vendredi, dans un parlement archi dominé par Pastef, le parti au pouvoir.
ODL/Sf/ac/APA