La dirigeante du Rassemblement national et candidate à la présidentielle française de 2027 s’entretient avec le président tchadien dans un contexte de redéfinition des relations franco-tchadiennes après le retrait militaire français.
En visite officielle au Tchad, Marine Le Pen, députée française, dirigeante du Rassemblement national et candidate déclarée à l’élection présidentielle française de 2027, a été reçue en audience à Amdjarass par le Maréchal Mahamat Idriss Déby Itno.
Cette rencontre intervient moins de deux mois après le retrait définitif des forces françaises du territoire tchadien, conséquence directe de la dénonciation par N’Djaména des accords militaires avec Paris en novembre 2024. Elle marque aussi le retour de la responsable politique au Tchad, huit ans après sa dernière visite dans le pays.
Lors de cet entretien, Marine Le Pen a souligné l’importance « fondamentale » des relations entre le Tchad et la France, mettant en avant « les intérêts communs et une amitié historique » qui lient les deux nations. Les discussions se sont concentrées sur la nécessité de « retisser les liens d’amitié et de coopération » entre les deux pays, dans ce contexte de redéfinition des relations bilatérales.
De son côté, le Président Déby a tenu à préciser que « la fin des accords militaires avec la France ne signifie pas une rupture totale de la coopération », réitérant son plaidoyer pour des « coopérations d’égal à égal » dans les rapports qu’entretient son pays avec tous ses partenaires.
Reprise du dialogue diplomatique
Cette audience s’inscrit dans un processus plus large de redéfinition des relations franco-tchadiennes. Début mars, le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères tchadien, Dr Abdoulaye-Sabre Fadoul, avait reçu l’ambassadeur de France au Tchad, M. Eric Gérard, marquant la première rencontre diplomatique de haut niveau depuis le retrait total des troupes françaises fin janvier 2025 – un départ qui a mis fin à 125 ans de présence militaire française dans le pays.
Lors de cette entrevue, les deux personnalités ont fait le point sur l’état des relations bilatérales, en se concentrant sur les partenariats dans divers secteurs du développement. Cette approche confirme la volonté exprimée par le président Mahamat Idriss Déby Itno de maintenir des liens avec Paris malgré la rupture de la coopération militaire. « Nous ne rompons pas nos relations avec la France », avait-il déclaré en annonçant la dénonciation des accords militaires de 1978, qualifiés « d’obsolètes ».
Un communiqué du Service presse du ministère tchadien parvenu à APA souligne que ces discussions s’inscrivent dans la vision du chef de l’État qui place désormais « le partenariat gagnant-gagnant au cœur de sa politique extérieure », une approche qui marque une rupture avec les relations historiques entre les deux pays.
Ces développements diplomatiques interviennent alors que le Tchad vient tout juste de tourner la page de sa transition politique avec la tenue des élections sénatoriales cette semaine, marquant officiellement la fin de près de quatre années de gouvernance militaire dans ce pays d’Afrique centrale.
AC/Sf/APA