Le Ghana est officiellement invité par Abuja à soutenir le projet de gazoduc reliant le Nigéria au Maroc, désormais baptisé Gazoduc Afrique Atlantique et, qui a reçu parmi tant d’autres l’engagement financier des Émirats.
Le Nigéria a officiellement sollicité le soutien du Ghana pour le projet stratégique de gazoduc Nigeria-Maroc, destiné à relier les ressources gazières nigérianes aux marchés d’Afrique de l’Ouest et potentiellement à l’Europe, a-t-on appris de source diplomatique.
La demande a été formulée en marge d’une réunion ministérielle du Comité du gazoduc ouest-africain (WAGPCo), tenue à Accra, dans un contexte marqué par un différend financier persistant entre Abuja et Accra sur un arriéré de paiement estimé à 75 millions de dollars pour les livraisons de gaz acheminées via le gazoduc ouest-africain (WAGP).
Le ministre nigérian des ressources pétrolières, Ekpo Ekperipe, a confirmé avoir abordé ce contentieux avec le président ghanéen, appelant les autorités d’Accra à « honorer pleinement leurs engagements » afin de préserver la stabilité énergétique régionale. Exploité par la société WAGPCo, le WAGP relie depuis 2010 le Nigéria au Bénin, au Togo et au Ghana sur une distance de 678 kilomètres.
Au-delà de ce contentieux, le Nigéria cherche à rallier les États de la région à son ambitieux projet de gazoduc atlantique, développé en partenariat avec le Maroc. D’un coût estimé à 25 milliards de dollars, ce projet traverserait treize pays africains pour relier le Nigeria au Maroc, ouvrant la voie à une future connexion avec l’Europe.
Abuja insiste sur la dimension stratégique de cette infrastructure complémentaire du WAGP, qui vise à structurer un corridor énergétique durable sur la façade atlantique africaine. Plusieurs chefs d’État africains ont exprimé leur soutien à ce projet lors de consultations régionales récentes, souligne-t-on de source proche du dossier.
En février dernier, Accra avait annoncé vouloir régler partiellement sa dette envers le fournisseur nigérian N-Gas Limited à hauteur de 37,5 millions de dollars, mais l’opérateur n’a pas confirmé la réception du paiement à ce jour.
Le Nigeria, principal fournisseur de gaz de la région, se dit prêt à poursuivre ses livraisons dans le cadre des accords existants, tout en appelant ses partenaires à lever les obstacles financiers pour sécuriser l’avenir énergétique de l’Afrique de l’Ouest.
« Le Nigéria reste pleinement engagé à travailler avec ses partenaires pour assurer la sécurité énergétique régionale et faire avancer les projets structurants porteurs de croissance », a assuré le ministre Ekperipe à l’issue des discussions à Accra.
MK/ac/Sf/APA