économiques audacieuses sont essentiels pour libérer le vaste potentiel de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), a déclaré lundi soir la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED).
« L’Afrique est confrontée à de sérieux défis allant de la volatilité des marchés mondiaux et des coûts élevés de la dette aux lacunes en matière d’infrastructures. Mais ces défis sont également une chance de remodeler l’avenir économique du continent », a déclaré Grynspan.
Elle a ajouté que l’Afrique peut en sortir plus forte, plus résiliente et plus compétitive, « avec des réformes audacieuses, des investissements et une mise en œuvre complète de la ZLECA ».
Le rapport souligne que la dépendance de l’Afrique à l’égard des exportations de matières premières, les coûts commerciaux élevés et la faiblesse des infrastructures la rendent très vulnérable aux chocs extérieurs.
Il identifie plusieurs domaines clés d’action pour remédier à ces vulnérabilités.
Notant que près de la moitié des pays africains dépendent du pétrole, du gaz ou des minéraux pour au moins 60% de leurs recettes d’exportation – une évolution qui les expose aux fluctuations des prix – le rapport indique que la diversification des exportations et la stimulation du commerce intra-africain créeront des flux de revenus
plus stables.
Il note également d’énormes lacunes en matière d’infrastructures dans les transports, l’énergie et les technologies de l’information et de la communication, qui rendent le commerce 50% plus cher que la moyenne mondiale, limitant ainsi la compétitivité, en particulier pour les pays enclavés.
Pour relever les défis liés aux infrastructures, le rapport appelle à des investissements massifs dans la logistique et la connectivité numérique pour débloquer la croissance.
Selon le rapport, les petites et moyennes entreprises (PME) fournissent 80% des emplois en Afrique, mais sont confrontées à des infrastructures faibles, à la volatilité des devises et à un accès limité aux services financiers.
« L’expansion du crédit, des outils de gestion des risques et des chaînes d’approvisionnement régionales renforcera leur résilience ».
Le commerce intra-africain reste l’une des plus grandes opportunités du continent, mais il ne représente actuellement que 16% des exportations totales, la plupart des échanges étant toujours dirigés vers l’extérieur du continent, note la CNUCED.
« La mise en œuvre complète de la ZLECA pourrait créer un marché de 3,4 billions de dollars, mais pour libérer ce potentiel, il faut investir dans les infrastructures en développant les réseaux de transport, d’énergie et de TIC, en rationalisant les politiques et processus commerciaux tels que les douanes et en soutenant l’industrialisation par le biais, par exemple, d’allégements fiscaux incitatifs et de prêts à taux d’intérêt abordables qui peuvent stimuler l’industrie manufacturière et la production régionale », note le rapport.
Le rapport 2024 sur le développement économique en Afrique décrit des stratégies clés pour transformer les défis en opportunités, notamment en accordant des allégements fiscaux, des coûts d’investissement réduits et des prêts à taux d’intérêt abordables aux entreprises qui investissent dans l’industrie manufacturière et la production pour les marchés régionaux.
Une autre stratégie qui changera la donne consistera à créer des fonds régionaux et des systèmes d’alerte précoce pour les risques liés au commerce et à mettre en commun des ressources publiques et privées pour la planification d’urgence et l’assurance.
Le rapport appelle également à la création de mécanismes de financement du commerce pour soutenir les entreprises touchées par les chocs mondiaux, en les aidant à se tourner vers les marchés régionaux et à maintenir les emplois.
JN/fss/Sf/ac/APA