Les Namibiens sont appelés aux urnes mercredi pour des élections présidentielle et législatives historiques. Le parti au pouvoir depuis l’indépendance, la Swapo, fait face à une opposition grandissante dans un contexte de défis socio-économiques majeurs et d’émergence d’une nouvelle génération d’électeurs.
La Namibie s’apprête à tenir ses élections présidentielle et législatives ce mercredi. Près de 1,5 million d’électeurs de ce pays d’Afrique australe sont appelés aux urnes pour choisir leurs représentants au Parlement et leur nouveau président.
Le scrutin met en lice notamment Netumbo Nandi-Ndaitwah, 72 ans, candidate de la Swapo (Organisation du peuple du Sud-Ouest africain), parti au pouvoir depuis l’indépendance en 1990, et Panduleni Itula, 67 ans, représentant du parti des patriotes indépendants (IPC).
La Swapo, qui dirige le pays depuis 34 ans, fait face à des défis croissants dans ce scrutin. Lors de la dernière élection présidentielle en 2019, le candidat Panduleni Itula, alors dissident de la Swapo, avait obtenu 29,4% des suffrages sans l’appui d’un parti, tandis que le président sortant n’avait recueilli que 56% des voix, une baisse significative par rapport aux 87% de 2014. Les élections locales de 2020 ont d’ailleurs vu l’IPC remporter deux villes majeures du pays : Swakopmund et Walvis Bay.
La Namibie est confrontée à plusieurs défis socio-économiques majeurs qui pèsent sur ces élections. Le pays affiche un taux de chômage particulièrement élevé chez les jeunes, atteignant 46% des 15-34 ans selon les derniers chiffres de 2018. Classée comme le deuxième pays le plus inégalitaire au monde après l’Afrique du Sud selon la Banque mondiale, la Namibie fait également face à des questions persistantes concernant la répartition des terres et la gestion de ses ressources naturelles, notamment l’uranium et le pétrole récemment découvert.
Un facteur déterminant de ces élections est l’émergence d’une nouvelle génération d’électeurs, née après l’indépendance. Ces « born free » n’ont pas connu la lutte pour l’indépendance et évaluent les candidats principalement sur leur programme et leurs réalisations actuelles. Cette évolution démographique pourrait influencer significativement les résultats du scrutin.
APA/AFP