Les propos du président américain Donald Trump, réclamant la gratuité du passage pour les navires militaires et commerciaux des États-Unis à travers le canal de Suez, ont suscité une vive polémique samedi en Égypte, tant dans les médias que sur les réseaux sociaux.
Une polémique est née en Égypte à la suite d’un message publié sur la plateforme Truth Social par le président américain Donald Trump qui a déclaré : « Les navires américains, qu’ils soient militaires ou commerciaux, devraient être autorisés à voyager gratuitement à travers les canaux de Panama et de Suez ! Ces canaux n’existeraient pas sans les États-Unis d’Amérique. » Il a ajouté avoir demandé au secrétaire d’État Marco Rubio de « régler immédiatement » cette question.
La déclaration concernant le canal de Suez a provoqué de vives réactions en Égypte. Le député Mostafa Bakri a réagi sur la plateforme X, affirmant : « Trump dit : Sans l’Amérique, il n’y aurait pas eu de canal de Suez. Sous quel contexte ? Lorsque les Égyptiens ont creusé le canal entre 1859 et 1869, l’Amérique n’était qu’une jeune nation. Il semble que vous ayez besoin de réviser l’Histoire. »
Bakri a ajouté que l’Égypte n’accepterait pas « ce chantage bon marché », rappelant que des règles internationales doivent être respectées et que la souveraineté égyptienne ne saurait être violée. Il a cité le décret présidentiel n°30 de 1957, fixant les droits de transit dans le canal.
Dans un autre message, le parlementaire a dénoncé ce qu’il considère comme une politique américaine d’intimidation et de chantage contre les États souverains, qualifiant cette revendication de «vol manifeste contre un pays indépendant membre des Nations unies ».
Cette controverse révèle la sensibilité persistante de l’opinion publique égyptienne face aux tentatives perçues d’ingérence étrangère, en particulier concernant un symbole de souveraineté nationale comme le canal de Suez.
Le canal de Panama, voie artificielle reliant l’Atlantique au Pacifique, gère environ 40 % du trafic de conteneurs américains et est sous le contrôle du Panama depuis 1999. Trump a exprimé à plusieurs reprises son souhait de « récupérer » ce canal.
SL/ac/Sf/APA