Figure de la société civile, Pulchérie Gbalet, a tenu ce vendredi 17 février 2023, un point de presse, deux semaines après sa mise en liberté provisoire.
« Me voilà en liberté, mais privée d’une partie de mes droits. Il m’a été interdit par la justice de mon pays de tenir des propos en relation avec les faits qui ont justifié ma dernière incarcération, de même que d’autres interdictions dont je n’ai pas le droit d’en parler », a dit Mme Pulchérie Gbalet.
Toutefois, dira-t-elle, respectueuse de la justice, elle ne peut que se plier à cette décision même si au-delà des injonctions, il ne lui échappe pas qu’elle reste astreinte au respect du secret de l’information. L’activiste des droits de l’Homme annonce dès le 28 février 2023 la tribune « Les mardis de Pulchérie Gbalet ».
Cependant, « les maux qui minent notre société sont si légion qu’il eut été inimaginable de me réduire à un silence absolu », a-t-elle déclaré, se disant heureuse de retrouver les siens après plus de cinq mois d’absence suite à sa détention.
Pour elle, cette incarcération « ne se justifie pas » en raison de sa qualité de membre de la société civile qui est une composante de l’expression de la démocratie aux termes des dispositions de l’article 26 de la Constitution ivoirienne.
L’activiste des droits de l’Homme a, par ailleurs, remercié tous ceux qui lui ont apporté un soutien pendant ces moments difficiles, entre autres, ses avocats, « les présidents du Pdci, du PPA-CI, de GPS, de l’UDPCI, du PIT, de Lider, de même que certains cadres de ces partis » qui ont demandé sa libération.
Elle a, en outre, exprimé sa gratitude à l’endroit des responsables du parti communiste français qui ont demandé sa libération avec à leur tête le sénateur Pierre Laurent, vice-président du Sénat français ; de l’artiste Aicha Koné qui l’a honoré à travers un single, de Kémi Séba et de Franklin Nyamsi.
Mme Pulchérie Gbalet, présidente de l’ONG Alternative Citoyenne Ivoirienne (ACI) se dit « victime d’injustice ». Elle estime jouer son rôle de défenseur des droits de l’Homme et au regard de la flambée des prix, la véritable liberté du citoyen « passe par une lutte acharnée contre la cherté de la vie et donc, contre la faim ».
« La cherté de la vie est devenue intenable, sachez que je ne trahirai jamais le peuple et je reprendrai la lutte où je l’ai laissée », a-t-elle lancé. Pour elle, « la liberté d’expression est un droit constitutionnel et c’est la société civile qui exerce ce droit sans pression pour assumer son rôle de contrôle de l’action publique ».
« Je suis donc dans mon rôle d’acteur de la société civile et de défenseur des droits de l’Homme (…) Ainsi, mon combat pour la liberté d’expression dans un message démocratique et respectueux des droits de l’Homme ne s’arrêtera pas et la prison ne me fera pas taire », a-t-elle martelé.
La présidente de l’ACI a affirmé que rien n’entamera son engagement et sa détermination à œuvrer pour une meilleure gouvernance de la Côte d’Ivoire. Pour ce faire, ses avocats mènent toutes les batailles juridiques pour faire triompher son droit à la liberté d’expression.
« Personne ne me fera taire sur les questions liées à la cherté de la vie, aux injustices et aux abus de pouvoir, aux violations constitutionnelles, à la réconciliation nationale qui est restée un slogan, à la caporalisation des médias d’Etat », a-t-elle poursuivi.
La militante des droits de l’Homme, Pulchérie Gbalet, a été mise en liberté provisoire le 3 février 2023, après six mois de détention. Il lui est reproché « des manœuvres de nature à jeter du discrédit sur les institutions et à occasionner des troubles graves à l’ordre public, et de diffuser des nouvelles fausses de nature à entraîner une atteinte au moral de la population » dans l’affaire des 49 soldats ivoiriens graciés par le colonel Assimi Goïta.
AP/APA