Un ancien ministre burkinabè, cadre d’un parti politique, est au cœur d’un rapport transmis à la justice par l’ASCE-LC, qui l’accuse de blanchiment, fausse déclaration de patrimoine et financement occulte.
L’Autorité supérieure de contrôle d’État et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) a transmis au Procureur du Faso un rapport mettant en cause un ancien membre du gouvernement, soupçonné de graves irrégularités financières.
Sans révéler son identité, ni la période de son passage à un poste ministériel, l’ASCE-LC précise qu’il s’agit d’un cadre politique, ciblé pour « plusieurs infractions graves » dont le blanchiment de capitaux, les fausses déclarations de patrimoine et le financement occulte de parti politique.
D’après les conclusions de l’organe de contrôle, l’intéressé aurait procédé à la rénovation d’une ferme de dix hectares à Saaba, acquis des biens immobiliers et des véhicules, tout en effectuant des dépôts bancaires dont les montants suscitent des interrogations.
Parmi les faits relevés, deux versements suspects de 40 et 80 millions FCFA ont été opérés sur un compte domicilié dans une banque locale. Si l’ancien ministre évoque des transferts d’argent en provenance de son fils établi aux États-Unis, l’ASCE-LC indique que des agents bancaires affirment avoir reçu ces montants sous forme de paquets scellés de la BCEAO, laissant planer des doutes sérieux sur leur origine.
Trois chèques, dont un d’une valeur de 35 millions FCFA, ont également été encaissés sans documents justificatifs sur leur utilisation.
Plus préoccupant encore, ces comptes bancaires n’ont jamais été inscrits dans sa déclaration d’intérêt et de patrimoine. « Il s’agit d’une fausse déclaration intentionnelle », conclut l’ASCE-LC dans un communiqué parvenu à APA.
L’autorité de contrôle estime par ailleurs que les fonds pourraient avoir servi à financer des activités politiques pendant une période électorale.
L’affaire, déclenchée à la suite d’une dénonciation anonyme en février 2023, a été transmise au pôle économique et financier du Tribunal de grande instance de Ouaga I pour suite à donner.
HO/ac/Sf/APA