Le Maroc, grâce à ses capacités portuaires, sa proximité européenne et ses accords continentaux, semble bien positionné pour consolider son rôle d’hub de redistribution et de fabrication dans l’industrie de la brosserie en expansion, mais encore largement fragmentée.
Le marché africain de la brosserie devrait atteindre 896 millions d’unités d’ici 2035, selon une récente étude du cabinet IndexBox. Ce secteur en forte croissance repose sur une demande soutenue en balais, brosses et serpillières, malgré des contractions ponctuelles, et place le Maroc comme un acteur incontournable du commerce continental.
En 2024, la consommation africaine de produits de brosserie a reculé à 801 millions d’unités, en baisse de 8,1 % par rapport à 2023, marquant ainsi un repli temporaire après un pic à 932 millions en 2021. Cette tendance s’accompagne d’une diminution de la valeur du marché, estimée à 420 millions de dollars, contre 482 millions trois ans plus tôt.
Trois pays dominent la consommation : le Ghana (151 millions d’unités), l’Angola (131 millions) et l’Afrique du Sud (92 millions), représentant ensemble près de la moitié du marché continental. Le Ghana reste également le premier consommateur en valeur, avec 77 millions de dollars.
Le Maroc, quant à lui, conserve un rôle stratégique. En 2024, le Royaume a importé 13 millions d’unités, soit une baisse moyenne de 3,5 % par an depuis 2013. Malgré ce léger repli, le pays figure toujours parmi les dix premiers importateurs africains et maintient une présence forte à l’export, avec 3,2 millions d’unités expédiées, représentant 11 % des exportations africaines.
En valeur, le Maroc affiche un positionnement compétitif avec un prix moyen d’exportation de 732 dollars pour mille unités, bien en deçà de l’Égypte (2,4 dollars par unité). Cette stratégie tarifaire pourrait continuer à soutenir ses parts de marché, notamment auprès des pays d’Afrique de l’Ouest et centrale.
Côté production, l’Afrique a généré 322 millions d’unités en 2024, en hausse de 6,1 %, portée principalement par le Ghana (144 millions) et l’Angola (127 millions), qui concentrent à eux seuls près de 85 % de l’offre. La République centrafricaine complète le podium avec 37 millions d’unités produites.
Les importations africaines ont pour leur part chuté de 14,7 %, à 507 millions d’unités, alors que le prix unitaire moyen d’importation s’est apprécié à 706 dollars par mille unités, en hausse de 35 % sur un an, sous l’effet d’une demande plus sophistiquée pour des produits à haute valeur ajoutée (brosses techniques, balais mécaniques, pinceaux spécialisés).
Sur le plan commercial, l’Afrique du Sud domine toujours les exportations, avec 14 millions d’unités vendues à l’étranger, soit 51 % du total continental, loin devant le Maroc, l’Égypte, Maurice et le Kenya. Le prix moyen d’exportation sur le continent s’est légèrement replié à 1,6 dollar l’unité, après un sommet enregistré en 2023.
Ce marché, aux perspectives robustes d’ici 2035, pourrait offrir des opportunités croissantes d’industrialisation locale, notamment pour les pays disposant d’un accès aux matières premières plastiques ou de chaînes logistiques compétitives.
MK/ac/Sf/APA