Dans un climat apaisé, le Ghana a élu l’opposant John Mahama à la présidence, faisant de lui le premier dirigeant de la Quatrième République à reprendre le pouvoir après une défaite électorale. Sa victoire, saluée à l’échelle nationale et internationale, intervient dans un contexte de défis économiques majeurs pour ce pays d’Afrique de l’Ouest.
Le Ghana, reconnu pour sa tradition d’alternance politique pacifique, a élu John Mahama à la présidence. Ce retour historique fait de lui le premier président de la Quatrième République à reprendre le pouvoir après une défaite électorale (2013-2017). Le vice-président sortant, Mahamudu Bawumia, candidat du New Patriotic Party (NPP), a reconnu sa défaite et félicité son rival lors d’une conférence de presse à Accra.
Le National Democratic Congress (NDC), dirigé par Mahama, a également remporté les législatives organisées simultanément, selon les chiffres internes du NPP. « Le peuple ghanéen a voté pour le changement, et nous acceptons ce verdict avec humilité », a déclaré M. Bawumia.
Victoire saluée par des célébrations et des partenaires internationaux
Dans les rues d’Accra, des partisans du NDC ont célébré cette victoire en agitant les drapeaux vert, blanc et rouge de leur parti. « Il est revenu pour construire le Ghana », s’est réjouie Leyla Alhassan, commerçante et fervente supportrice de Mahama.
La Commission électorale, par la voix de sa présidente Jean Mensa, a appelé au calme alors que le décompte officiel des voix se poursuivait, des tensions dans certains centres de collecte ayant retardé le processus.
À l’international, l’ambassade des États-Unis à Accra a salué une « élection reflétant la volonté du peuple ghanéen » et réitéré son engagement à renforcer ses partenariats avec le Ghana sous la présidence de Mahama. La Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a également félicité Mahama et salué le sens de l’État de Bawumia pour avoir accepté sa défaite.
Contexte économique et défis
Ce scrutin, marqué par des préoccupations économiques, intervient après huit ans de gouvernance du NPP sous Nana Akufo-Addo, dont le second mandat a été marqué par une grave crise économique. Malgré une stabilisation relative des indicateurs macroéconomiques, les frustrations liées à l’inflation et au chômage ont alimenté un désir de changement.
John Mahama, 66 ans, s’est engagé à relancer l’économie et à mettre en œuvre des réformes contre la corruption. Sa vice-présidente, Jane Naana Opoku-Agyemang, devient la première femme à occuper ce poste au Ghana.
Incident isolé lors du scrutin
Le vote s’est globalement déroulé dans le calme, bien que deux incidents isolés aient été signalés, entraînant la mort de deux personnes dans le nord et la région centrale du pays, selon la police ghanéenne.
Avec cette alternance, le Ghana confirme son statut de modèle démocratique dans une région marquée par des instabilités politiques et des défis sécuritaires.
APA/Sf/AFP