La monnaie européenne a franchi la barre des 260 dinars algériens sur le marché parallèle, atteignant 260,5 dinars à Alger, selon les cambistes du square Port-Saïd.
À 260 dinars pour un euro sur le marché la volatilité de la monnaie algérienne illustre les déséquilibres persistants entre offre réglementée et demande réelle en devises.
Cette hausse, bien que légèrement en recul par rapport aux 261 dinars enregistrés en début de semaine, continue d’inquiéter les observateurs économiques.
Dans une analyse relayée par Algérie Eco, l’expert financier Chabane Assad attribue cette flambée à deux dynamiques distinctes.
La première est liée à une demande légitime des citoyens pour des besoins en devises, notamment pour les voyages, les soins médicaux, les études à l’étranger ou encore l’importation de véhicules.
Il appelle à une application rigoureuse des engagements de la Banque d’Algérie, notamment l’augmentation de l’allocation touristique et l’élargissement de l’offre en devises.
La seconde cause identifiée concerne des flux issus de l’économie informelle.
Selon Assad, des activités telles que le trafic de drogue, la corruption et le blanchiment d’argent alimentent fortement la demande en euros.
L’expert estime que les nouvelles régulations sur le marché immobilier poussent certains acteurs à transférer leurs fonds vers des devises, perçues comme un refuge discret.
Dans ce contexte, il préconise une régulation renforcée, l’encadrement du marché parallèle, mais aussi le respect des quotas d’importation, notamment dans le secteur automobile, pour freiner les dérives spéculatives.
SL/ac/Sf/APA