Un incident s’est produit dans la nuit du mardi 11 au mercredi 12 mars 2025, dans la localité de Dankassari, située dans la région de Dosso, au Niger, affectant le projet de gazoduc transsaharien entre l’Algérie et le Nigéria.
Un attentat perpétré le 12 mars contre un oléoduc dans la région de Dosso, au sud-ouest du Niger, témoigne de la montée des actes de sabotage dans le Sahel. Cet incident, le dixième de l’année, affecte non seulement l’approvisionnement énergétique nigérien, mais met aussi en péril le projet ambitieux du gazoduc transsaharien reliant le Nigéria à l’Algérie.
Depuis les années 1970, Alger soutient ce mégaprojet destiné à acheminer les vastes réserves de gaz nigérianes vers l’Europe en traversant le Niger et l’Algérie. Cependant, l’insécurité persistante dans la zone sahélienne, marquée par la présence de groupes djihadistes affiliés à l’État islamique et à Al-Qaïda, fragilise les infrastructures déjà mal protégées et rend la réalisation du tracé de plus en plus incertaine.
Face à cette situation, le projet alternatif du Gazoduc Afrique-Atlantique, soutenu par le Maroc, gagne en crédibilité. Ce pipeline, longeant la côte atlantique et traversant des pays politiquement plus stables, apparaît comme une option moins risquée pour le transit du gaz nigérian vers l’Europe. Plusieurs partenaires internationaux ont d’ores et déjà validé des étapes clés de ce projet, contrastant avec l’évolution embryonnaire du tracé transsaharien.
Ainsi, alors que l’Algérie voyait dans le gazoduc transsaharien un moyen de renforcer sa position sur le marché gazier européen, les événements récents dans le Sahel illustrent que son rêve se heurte à une réalité sécuritaire implacable. Le projet marocain, quant à lui, se positionne progressivement comme l’alternative la plus réaliste pour garantir l’avenir énergétique du continent.
MK/ac/Sf/APA