Cofinancé par l’Union européenne (UE), le programme Pasped appuie les projets d’entrepreneurs de la diaspora au Sénégal dans la lutte contre l’émigration irrégulière.
L’Europe veut couper le mal à la racine. Alors que des centaines de milliers de jeunes africains continuent de risquer leur vie sur la Méditerranée pour entrer dans le Vieux Continent et accéder à« l’eldorado », l’Union européenne (UE), l’Agence de la coopération italienne et d’autres partenaires testent de nouvelles approches pour leur donner de nouvelles perspectives socioéconomiques sur le continent.
C’est ainsi que le Projet de contraste à la migration irrégulière à travers l’appui au secteur privé et à la création d’emplois au Sénégal (Pasped) a présenté jeudi 11 novembre à Dakar les 51 entreprises sélectionnées parmi 1197 propositions et qui bénéficient d’un financement total de plus d’un million d’euros, réparti entre 5000 et 30.000 euros.
Les projets retenus sont basés dans les six régions du programme, à savoir Dakar, Thiès, Saint-Louis, Louga, Diourbel, Kaolack, et cinq multi-régions entre Dakar, Thiès et Saint-Louis, expliquent les promoteurs. Plusieurs secteurs d’activité sont couverts notamment l’artisanat, l’élevage, la pêche, la transformation de produits agricoles, l’industrie, les services (tourisme, éducation, hôtellerie), et les entreprises (location de machines de production, gestion d’événements). Ils sont menés par des Sénégalais résidant en Italie, en Espagne, en France et en Allemagne.
L’un d’eux est le styliste Malick Niang, originaire de Saint-Louis (nord) et qui travaille dans l’innovation de la mode sénégalaise à Turin, en Italie. Avec son frère Mbaye Niang, il a lancé à Saint-Louis, cette « ville d’hospitalité et d’élégance » du Nord du Sénégal, l’atelier Baobab Couture qui emploie des jeunes dont certains étaient tentés par l’émigration irrégulière. « Nous avons réussi notre pari. Pas mal de jeunes viennent chez nous pour demander du travail », se réjouit Mbaye Niang, ajoutant que « rien n’est impossible. Pour réussir, il faut travailler ».
Pour le représentant de la Délégation de l’UE au Sénégal, Amaury Hoste, le Pasped est « une expérience positive » qui a engendré de « bons résultats » et des « acquis importants ». C’est la raison pour laquelle il appelle l’ensemble des parties prenantes, particulièrement les entrepreneurs de la diaspora, à « valoriser ces acquis » en continuant de travailler ensemble, en se structurant et en se renforçant parce que « c’est un travail de longue haleine ».
De son côté, le directeur de la Microfinance du Sénégal, Moussa Dieng, s’est réjoui des « résultats positifs » du projet sans omettre « les difficultés » rencontrés par les Sénégalais de la diaspora qui entreprennent dans leur pays. Mais « l’Etat sera (à leurs côtés) à travers ses différents mécanismes » tels que le Fonds de garantie des investissements prioritaires (Fongip) et la Délégation générale à l’entrepreneuriat rapide des jeunes et des femmes (DER/FJ) pour les accompagner, a-t-il rassuré.
Le profil des bénéficiaires du Pasped est « intéressant », d’après les promoteurs qui précisent que 67% d’entre eux « sont titulaires d’un diplôme ou d’un certificat de formation professionnelle ». Douze des attributaires ont moins de 35 ans (23%) dont 24 sont des femmes entrepreneuses (46 %) qui viennent d’Italie et de France. La grande majorité est déjà employée, avec un emploi salarié ou en gérant une activité indépendante, précisent les initiateurs du projet.
ODL/te/APA