Le Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU) qui regroupe le gros de l’opposition mauritanienne s’est dit, dans un communiqué publié lundi, opposé à la une marche contre le discours de la haine que prévoit d’organiser, mercredi à Nouakchott, l’Union pour la République (UPR, au pouvoir).
« Faire face au discours extrémiste appelant à la discorde n’est pas organiser une manifestation folklorique », affirme le FNDU, soulignant qu’il faut plutôt « l’affirmation d’une volonté politique forte et l’élaboration d’un projet de société consensuel qui diagnostique les injustices qui minent le corps de notre société et leur trouve les solutions adéquates ».
Le FNDU a ajouté que « jamais le pouvoir en place ne fera croire aux Mauritaniens qu’il va réaliser, grâce à une marche improvisée aux tous derniers jours de son mandat ce qu’il n’a pas accompli durant dix ans de règne sans partage sur le pays ».
« Personne ne peut demander au FNDU de participer à une manifestation dont il n’a pas été associé à l’organisation et la définition des objectifs », a-t-il dit, considérant que « plusieurs points d’interrogation planent sur le timing de cette marche, sur ses motifs et finalités réels, ses véritables cibles et si elle est faite pour rassembler ou pour diviser».
L’opposition dite « radicale » a également exprimé son étonnement « de cet intérêt tardif pour l’unité nationale de la part d’un régime qui vit les derniers jours de son règne, après qu’il ait passé plus d’une décennie au pouvoir, sans aucun projet de société unitaire visant la consolidation de l’unité nationale et le renforcement de la cohésion sociale ».
Elle relève que la période du régime actuel « a vu l’exacerbation de l’injustice, de l’exclusion et de la marginalisation dont souffrent de larges franges » du peuple mauritanien, « ainsi que l’iniquité dans la répartition des ressources nationales et des emplois publics ».
Cette période, ajoute le communiqué, a été aussi marquée par « la montée du discours extrémiste appelant à la haine et à la discorde qui s’est répandu à travers les réseaux sociaux, les chaines de télévisons et de radio, sans que le pouvoir manifeste la moindre réaction ».
Le Forum a rappelé qu’il a « toujours soutenu que la solution réside dans un dialogue national qui diagnostique les injustices et leur trouve des solutions efficientes et consensuelles ».
« C’est à cela que nous invitons les partenaires politiques, alliés du pouvoir et opposants, ainsi que l’ensemble des organisations de la société civile et des droits de l’Homme, les leaders d’opinion et penseurs, car c’est là la seule voie sérieuse pour éviter à notre peuple les risques de la discorde et garantir le vivre ensemble auquel nous aspirons tous dans l’unité et l’harmonie », a-t-il plaidé.
Une autre partie de l’opposition, celle dite modérée, a exprimé sa disponibilité pour prendre part à ladite marche.
MOO/cat/APA