La jeune critique de cinéma, Yasmine Bouchfar a appelé à la révision des critères de selection des films en compétition pour les prix du Festival du court-métrage méditerranéen de Tanger, eu égard à la qualité du produit cinématographique qui reste en deçà des aspirations du public cinéphile.
Par Hicham Alaoui
« Nous avons ressentis la médiocrité du produit dans chaque séance de projection. 1 sur 6 films projetés par séance ou 2 sur 6 au maximum qui peuvent se prévaloir d’une excellente qualité. Le reste n’a qu’un aspect courant (…). Il faut revoir les critères de sélection de films », a-t-elle plaidé dans un entretien accordé à APA, en marge de la 17ème édition du Festival du court-métrage Méditerranéen, qui se déroule du 30 septembre au 5 octobre 2019 à Tanger.
Selon Bouchfar, qui est membre de l’Association marocaine des critiques de cinéma, certains films projetés dans le cadre de la compétition officielle, manquent de la « touche créative et de la vision cinématographique » et pourtant « ils sont là sélectionnés et projetés », a-t-elle déploré.
Elle a, à cet égard, insisté sur la nécessité d’intensifier la formation des jeunes dans les métiers du cinéma et de leur apprendre à produire des films de qualité meilleure, tout en les incitant « à se poser la question : pourquoi je veux faire un film ?, avant de se lancer dans le projet ». « C’est important », a martelé Yasmine Bouchfar, qui est lauréate en 2017 du Grand Prix de la critique cinématographique au Festival Tasmit du cinéma de la critique à la ville marocaine de Beni Méllal.
Selon elle, « les jeunes qui veulent faire du cinéma doivent s’adonner à la lecture et voir les films produits par les autres pays afin de disposer d’un riche background et d’être au fait des expériences et du savoir-faire cinématographiques des autres, car le cinéma est universel ».
Sur un autre registre, la jeune critique du cinéma, Yasmine Bouchfar a regretté la désaffection du public pour les salles de cinéma. « La salle de cinéma, où sont projetés les films de ce festival, est vide, chose qui en dit long sur la culture cinématographique chez les Marocains et franchement je ne sais pas pourquoi ? », s’est-elle interrogée, sachant que le festival est brillamment médiatisé avec des affiches installées partout dans la ville du Détroit, outre la publicité véhiculée via les supports audiovisuels.
Pour elle, il faut médiatiser à grande échelle cet événement phare du cinéma méditerranéen, et ce par le biais des réseaux sociaux afin de sensibiliser le public et notamment les jeunes à l’importance de ce genre d’événement car ce sont eux la relève.
Et de conclure que les jeunes cinéastes en herbe doivent saisir l’opportunité du Festival du court-métrage de Tanger pour innover et faire montre de sens de créativité afin de mitonner un plat cinématographique des plus goûteux.
Lauréate du Master Médias et Migrations de l’Institut Supérieur de l’Information et de la Communication (ISIC) de Rabat, Yasmine Bouchfar est aussi membre fondatrice de l’association BADRE pour les personnes atteintes de Cancer à Sidi Kacem.
La 17ème édition du festival méditerranéen du court-métrage, dont le clap de fin est prévu ce samedi dans la soirée, a concocté un programme riche et varié avec la projection d’une panoplie de films dont 46 court-métrages en compétition officielle venus de 17 pays méditerranéens. Cinq films marocains sont en compétition.
Les films en compétition concourent pour remporter le « Grand prix », les prix du « jury », de la « réalisation », du « meilleur scénario », du « meilleur rôle masculin » et du « meilleur rôle féminin ».
Ainsi le « prix des jeunes » sera attribué par les étudiants réalisateurs participant au festival, dans le cadre d’une séance dédiée spécialement aux films des écoles.
Par ailleurs, cette manifestation prévoit aussi l’organisation de plusieurs sections dont une intitulée «Compétition». Celle-ci est ouverte aux productions réalisées par des cinéastes méditerranéens, un spécial « court métrage marocain », une leçon de cinéma, des débats autour des films en compétition ainsi que d’autres activités en parallèle.
HA/APA