Le Mali a accueilli la 10e session ministérielle de la Grande Muraille Verte pour relancer la lutte contre la désertification au Sahel.
Le Premier ministre malien, le général Abdoulaye Maïga, a reçu en audience, ce jeudi 26 juin 2025, les ministres de l’Environnement des pays partenaires de la Grande Muraille Verte (GMV), à l’occasion de la 10e session ordinaire du Conseil des ministres de l’Agence Panafricaine de la Grande Muraille Verte (APGMV). Cette rencontre s’inscrit dans la dynamique de lutte contre la désertification et la dégradation des terres en Afrique, un défi majeur pour plusieurs pays du Sahel.
La session de cette année réunit des ministres du Mali, du Burkina Faso, du Niger, de la Mauritanie et du Sénégal, des pays directement impliqués dans la mise en œuvre de l’initiative de la GMV. La délégation ministérielle a profité de cette rencontre pour présenter les avancées des projets en cours, ainsi que les nouvelles stratégies développées pour renforcer l’efficacité de l’Agence. Les ministres ont également exprimé leur gratitude envers le gouvernement malien pour le bon déroulement de la session et sollicité des conseils pour l’optimisation des actions en cours.
Dans sa réponse, le Premier ministre a mis en avant l’importance de l’environnement, un secteur devenu prioritaire au Mali, comme en témoigne la révision de la Constitution du 22 juillet 2023, qui consacre une place centrale à la question environnementale. Il a salué les efforts des ministres présents et a rappelé l’engagement du Mali pour la préservation de ses ressources naturelles et la réalisation des objectifs de la Grande Muraille Verte.
L’APGMV regroupe onze pays africains : le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Sénégal, la Mauritanie, le Nigeria, le Tchad, le Soudan, l’Éthiopie, l’Érythrée et Djibouti. Cette initiative continentale vise à lutter contre la désertification, la perte de biodiversité et la dégradation des terres arables, en favorisant la plantation d’arbres et la restauration des écosystèmes. L’objectif est de restaurer 100 millions d’hectares de terres d’ici 2030, ce qui constitue un enjeu majeur dans un contexte où le Sahel souffre de la désertification et du changement climatique.
Le financement de ces projets est important pour leur succès. En juin 2025, un rapport de la Banque Africaine de Développement (BAD) a souligné l’importance d’un financement stable et d’un renforcement des capacités locales pour faire face aux défis environnementaux. En effet, les projets de reforestation et de gestion durable des terres, bien qu’efficaces, nécessitent une mobilisation accrue des ressources financières et humaines, dans un environnement marqué par des tensions politiques et sécuritaires.
Les défis de la Grande Muraille Verte en 2025
En dépit des efforts réalisés, plusieurs défis demeurent. Le principal obstacle reste la disponibilité des financements. Le budget des États concernés est souvent insuffisant pour couvrir les coûts d’implémentation des projets à grande échelle. De plus, les conditions sécuritaires dans certaines régions du Sahel compliquent le déploiement des équipes sur le terrain.
Le rapport de l’APGMV pour l’année 2024 fait état d’une lente progression en matière de restauration des terres, avec environ 30 millions d’hectares restaurés à ce jour, loin des objectifs ambitieux de 100 millions d’hectares d’ici 2030 . Le changement climatique exacerbe ces difficultés, rendant la tâche encore plus complexe pour les pays concernés.
Perspectives
Malgré ces défis, des progrès notables ont été réalisés, notamment au Sénégal et au Niger, où des projets de reforestation ont permis de restaurer des terres auparavant stériles, apportant ainsi des bénéfices directs aux communautés locales en termes de production agricole et de création d’emplois. Par ailleurs, des initiatives comme l’introduction de techniques agricoles durables et la gestion intégrée de l’eau commencent à porter leurs fruits dans certaines régions.
En termes de gouvernance, l’APGMV a renforcé son cadre institutionnel en 2025 en introduisant de nouvelles stratégies de suivi et d’évaluation des projets, visant à garantir la transparence et l’efficacité des fonds alloués. De plus, les discussions lors de cette 10e session ont mis l’accent sur la nécessité de renforcer les partenariats entre les gouvernements, les entreprises privées et les organisations de la société civile.
MD/ac/Sf/APA