Le président sud-africain et le Premier ministre canadien Mark Carney ont convenu de renforcer leur coopération dans les domaines du commerce, de l’énergie et de la lutte contre les incendies, tout en alignant leurs priorités au sein du G7 et du G20.
Dans un contexte diplomatique tendu avec les États-Unis, le président sud-africain Cyril Ramaphosa multiplie les initiatives pour repositionner son pays sur l’échiquier international. Après sa rencontre du 21 mai avec le président américain Donald Trump, visant à apaiser les relations bilatérales marquées par des tensions autour d’allégations de persécution des citoyens blancs en Afrique du Sud, Ramaphosa poursuit sa stratégie d’engagement international avec d’autres puissances occidentales.
Lors d’un échange téléphonique, mercredi 11 juin, avec le Premier ministre canadien Mark Carney, les deux dirigeants ont convenu de renforcer leurs relations politiques, économiques et technologiques. Cet appel a porté sur plusieurs axes stratégiques, notamment la coopération dans le domaine de la transition énergétique, les échanges technologiques, et la prévention des incendies de forêt — un enjeu crucial pour les deux pays confrontés à des risques accrus liés au changement climatique.
Ils ont également abordé l’alignement des priorités du G20 et du G7, en amont de la participation de l’Afrique du Sud à la session de sensibilisation du G7. Ramaphosa a réaffirmé l’engagement de son pays à jouer un rôle constructif dans les discussions multilatérales et à favoriser la convergence des actions entre les deux groupes, dont certains membres sont communs.
Cette séquence diplomatique illustre la volonté de Prétoria de diversifier ses partenariats et de défendre ses intérêts face à la montée des récits hostiles sur la scène internationale. Accusé par l’opposition de ne pas avoir réagi avec suffisamment de fermeté face aux allégations de génocide des minorités blanches, le président sud-africain a justifié sa démarche par la nécessité de fournir une information fiable sur la réalité sud-africaine, marquée à la fois par des progrès démocratiques et des défis persistants.
Les États-Unis demeurent un partenaire économique majeur pour l’Afrique du Sud, avec plus de 600 entreprises américaines implantées dans le pays, générant quelque 148 000 emplois. Ramaphosa a souligné l’importance de préserver ces relations économiques, tout en encourageant les investissements, notamment dans les secteurs de l’intelligence artificielle et de l’énergie. Il a cité en exemple les 5,4 milliards de rands que Microsoft prévoit d’investir dans les infrastructures cloud et l’IA en Afrique du Sud.
En renforçant ses relations avec le Canada, Ramaphosa s’inscrit dans une logique de diplomatie proactive, cherchant à contrebalancer les tensions avec Washington par une consolidation de ses partenariats au sein du G7 et au-delà, sur des bases de coopération respectueuse, d’innovation technologique et d’approches partagées des enjeux climatiques et économiques.
AC/Sf/APA