L’ex-Premier ministre, Affi N’Guessan, leader du Front populaire ivoirien (FPI, opposition), qui dénonce des irrégularités sur le listing électoral, demande au président de la Commission électorale indépendante (CEI), Ibrahime Coulibaly-Kuibiert et l’ensemble des membres de l’institution de démissionner.
Face à la presse, jeudi, Affi N’Guessan a indiqué que le processus électoral devant conduire la Côte d’Ivoire à des élections pacifiques, transparentes, démocratiques et crédibles en octobre 2025 est « en crise, notamment une crise de légitimité, de crédibilité et de confiance ». Et qu’en conséquence, « l’ensemble des membres de la CEI doivent en tirer les conséquences et démissionner ».
Cette crise, qui, selon lui, a été illustrée par la décision du PPA-CI, le parti de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, et du PDCI-RDA (opposition) qui ont décidé de suspendre la participation de leurs représentants à la CEI.
Le FPI ne peut plus « composer » avec le président de la CEI, M. Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, parce qu’il se « garde bien d’expliquer comment se fait-il que 6 millions d’Ivoiriens, des personnes non identifiées, ont été irrégulièrement inscrites », a-t-il déclaré.
« C’est pour ces incongruités que nous considérons que la CEI actuelle, dirigée par Kuibiert, a échoué. Et qu’en conséquence, M. Kuibiert et l’ensemble des membres de la CEI doivent en tirer les conséquences et démissionner pour qu’une nouvelle CEI soit mise en place », a-t-il dit.
Il a ajouté que son parti se donnera tous les moyens démocratiques pour qu’une nouvelle Commission électorale soit mise en place, soutenant que celle existante a « totalement perdu leur confiance, a montré qu’elle ne peut plus assumer cette fonction dans l’intérêt de tout le monde ».
Pascal Affi N’Guessan a insisté que le président de la CEI doit « démissionner avec l’ensemble des membres de son équipe », martelant que cette équipe a « fait la preuve de son incompétence, et qu’elle ne peut pas organiser des élections transparentes et crédibles ».
Le chef du PFI a, par ailleurs, déploré les propos de M. Kuibiert lors d’une rencontre d’échange avec les guides religieux. Pour M. Affi « le mensonge, la diabolisation des autres ne peuvent prospérer parce que Dieu nous connaît tous et Dieu sait les motivations qui guident l’opposition politique ».
Il a confié que si des avancées sont enregistrées au plan démocratique, c’est principalement grâce à l’opposition politique. En outre, c’est grâce au « combat » des hommes politiques, notamment de l’opposition, que la Commission électorale indépendante a été mise en place.
Selon Affi le président de la CEI s’est engagé dans une voie de « combat contre l’opposition politique et s’est mis dans une posture de destruction de l’opposition politique, de prolongation du combat du RHDP (pouvoir) et de faire en sorte que cette opposition n’ait aucune chance d’accéder au pouvoir ».
Affi N’Guessan a appelé à une mobilisation citoyenne pour « libérer le pays de la dictature » et mettre fin à la « loi d’un clan ». A ses yeux, la seule voie possible pour une sortie de crise réside dans l’organisation d’élections transparentes et la réforme profonde de la CEI.
AP/Sf/APA