Des chefs d’Etat africains qui ont appelé l’ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, pour s’enquérir du conflit qui l’oppose au chef de l’Etat Alassane Ouattara, recommandent « la retenue et la pondération ».
Cette information a été révélée, mardi, par M. Soro à l’occasion d’un message de nouvel an adressé aux Ivoiriens, depuis l’Europe, où il séjourne actuellement. L’adresse, faite sur sa page Facebook était suivie par des milliers d’internautes.
« Permettez-moi, avant de poursuivre mon propos de dire toute ma reconnaissance à certains chefs d’Etat Africains, mes aînés, qui m’ont appelé, non seulement pour s’enquérir de mon état d’esprit mais aussi pour me recommander de la retenue, la pondération et la tolérance », a-t-il dit au début de son discours.
Il a affirmé qu’il prend en compte leurs conseils, cependant il lui apparaît incontournable de porter quelques vérités sur la situation qui prévaut, à savoir le mandat d’arrêt international lancé contre lui pour complot contre l’autorité de l’Etat, recel de deniers publics et blanchement de capitaux.
Selon lui, ces faits sont consécutifs à son refus de s’associer au « projet de confiscation du pouvoir d’Etat et partant de la démocratie que sous-tendait la création du RHDP (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix) unifié », la coalition au pouvoir, ce pourquoi M. Ouattara lui a demandé de renoncer, le 8 février 2019, à ses fonctions de Président de l’Assemblée Nationale.
« Je l’ai fait, en accord avec ma conscience d’homme libre pour qui toute compromission signifierait un asservissement de ma dignité », a-t-il fait savoir, ajoutant que depuis lors il subit avec les siens, « de façon encore plus violente, avec une hargne redoublée et une haine inexpliquée, de nombreuses attaques du régime ».
En octobre dernier, M. Soro a officialisé sa candidature à la présidentielle d’octobre 2020. Alors qu’ il rentrait, le 23 décembre 2019 en Côte d’Ivoire, pour lancer véritablement les activités de son mouvement, un mandat d’arrêt est lancé contre lui.
Ce 23 décembre 2019, « l’avion qui me transportait dans mon pays a été empêché d’atterrir à Abidjan en raison d’un déploiement agressif des forces de défense et de sécurité, aussi bien dans l’enceinte de l’aéroport que sur l’ensemble de la ville, contraignant le pilote à dérouter l’appareil sur Accra au Ghana », a-t-il expliqué.
Il a dénoncé à son encontre une tentative de le compromettre. Dans un enregistrement sonore diffusé, il lui est déjà reproché de développer un plan de déstabilisation du pays. Dans une seconde une opération d’espionnage, il cite un franco-algérien venu lui rendre visite à plusieurs reprises.
« Je voudrais vous rassurez, chers compatriotes, ces reliques exhumées en vue de me porter le coup de grâce feront l’objet d’un traitement judiciaire. J’ai donné pleins pouvoirs à mes avocats aussi bien à Abidjan qu’en Europe d’engager des poursuites », a-t-il poursuivi.
« En ce qui concerne l’achat d’une résidence, cette opération a été effectuée de façon régulière et date de 2008. De surcroit cette opération d’acquisition a été faite à tempérament sur les fonds de souveraineté. Mes avocats là encore, défendront mes droits acquis », a indiqué M. Soro.
Il fait observer que personne ne soit dupe, car toute cette « cabale » vise à l’ « écarter purement et simplement de la course à la présidentielle » dont on sait qu’il est le « favori », se disant être en face d’un véritable « law fare », consistant à instrumentaliser la justice pour combattre des opposants politiques.
« On veut me faire la guerre avec la loi, en se servant des juges. Ce mandat d’arrêt lancé contre moi est politique, injuste et infondé. Je le considère comme une trahison, tout comme ces trois engagements pris avec moi en 2006 en présence d’un ancien Chef d’Etat et par la suite renouvelés devant un grand guide religieux ivoirien et qui n’ont pas été respectés », a estimé M. Soro.
AP/ls/APA