Face à l’afflux massif de réfugiés congolais, la réponse sanitaire, bien que cruciale, reste insuffisante malgré les efforts conjoints du gouvernement burundais, de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et de plusieurs partenaires humanitaires.
Depuis le déclenchement de la crise humanitaire dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) en janvier 2025, plus de 71 000 Congolais ont trouvé refuge au Burundi. À ce jour, plus de 7 600 réfugiés ont bénéficié de soins médicaux grâce à cinq unités de santé mises en place autour des camps de Rugombo, Cishemere (province de Cibitoke) et Gihanga (province de Bubanza). Des équipes mobiles, appuyées par l’OMS, interviennent quotidiennement pour répondre aux besoins urgents.
« La priorité reste la prévention des épidémies, le renforcement de la surveillance sanitaire et la prise en charge des cas de malnutrition et de troubles mentaux », souligne le Dr Jim Thierry Ntwari, coordonnateur santé de l’OMS au Burundi.
Le Centre des opérations d’urgence en santé publique (COUSP), en partenariat avec des ONG locales comme Midwife in Action et l’Association des femmes médecins, mène des actions de sensibilisation sur les consultations prénatales, la vaccination et la nutrition. À Rugombo, la sage-femme Emelyne Butoyi reçoit chaque jour une vingtaine de femmes enceintes : « Je fais ce travail avec espoir, pour redonner le sourire à ces femmes malgré les souffrances endurées. »
Selon Midwife in Action, les principales pathologies recensées parmi les réfugiés sont le paludisme (38 %), les parasitoses intestinales, les affections cutanées et les syndromes grippaux. Environ 17 % des femmes enceintes présentent des grossesses à haut risque, nécessitant un suivi rapproché.
Pour renforcer cette réponse humanitaire, les Nations Unies et leurs partenaires ont lancé un appel de fonds de 9,2 millions de dollars afin de couvrir les besoins en médicaments, eau potable, services d’assainissement et soins de santé de base.
TE/Sf/APA