La tenue, en fin septembre, d’un grand dialogue national sur la crise sécessionniste anglophone annoncée par le président de la République Paul Biya a suscité des réactions contrastées au sein de la classe politique et des groupes indépendantistes.
Le Cardinal Christian Tumi, s’exprimant sur les médias locaux, se dit « heureux », lui qui a toujours appelé à un conclave national pour résoudre les problèmes des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest : « Nous devons aller à ce dialogue avec l’honnêteté intellectuelle, sachant que personne n’a de monopole pour chercher la solution à la crise actuelle. Nous devons tous aimer notre pays ».
Le président camerounais Paul Biya s’est adressé à la nation, hier mardi, sur l’antenne de la Cameroon Radio Television (CRTV, publique). Suivant avec beaucoup d’attention la crise séparatiste qui secoue le Cameroundepuis près de deux ans, le Secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres, par le biais de son porte-parole, s’est également réjouit de cette initiative.
Le Secrétaire général de l’Onu, après avoir réitéré la disponibilité de son organisation à apporter son soutien à ce pays de l’Afrique centrale, a appelé toutes les parties prenantes, y compris la diaspora, à participer à l’effort de paix.
Pour sa part, Agbor Balla Nkongho, membre du Consortium de la société civile anglophone, par ailleurs bénéficiaire en août 2018 d’un arrêt de poursuites pour hostilité, sécession, guerre civile, propagation de fausses informations, résistance collective et incitation à prendre les armes devant le Tribunal militaire, a estimé que ces discussions devraient normalement marquer la fin des arrestations d’Anglophones à cause de leurs opinions politiques.
Mark Bareta, un virulent leader séparatiste a quant lui refusé la main tendue de Paul Biya. « Les dictateurs n’ont jamais changé. Il a parlé à la communauté internationale pour échapper à la pression. Notre seule réponse ne sera pas des discours. On doit mobiliser des ressources pour plus de fusils, de tireurs d’élite afin d’aider nos combattants à livrer le dernier combat », a-t-il déclaré.
Par conséquent, il a invité les différentes forces dissidentes à se réunir afin de discuter des opérations armées, non sans indiquer que la lutte s’intensifiera avec des « actions majeures sur le terrain ».
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