Le Tribunal criminel spécial (TCS) du Cameroun a rejeté, jeudi, la demande de remise en liberté provisoire introduite par l’ancien directeur général de l’audiovisuel public (CRTV), Amadou Vamoulké, estimant qu’elle n’est « pas fondée ».
Bien qu’il souffre d’une neuropathie qui nécessite, selon ses avocats, des soins appropriés, la justice a estimé, comme lors de la 24ème audience du 21 novembre dernier, qu’il ne pouvait prétendre aux « dispositions bienveillantes» du Code pénal, puisque poursuivi pour des faits de détournements de fonds publics, passibles d’un emprisonnement à vie.
Pour Reporters sans frontières (RSF), la décision du TCS « apparaît comme une première condamnation » et le fait de maintenir ce journaliste en prison, en le continuant à le priver des soins et examens dont il a besoin, relève « de l’acharnement et de la torture ».
Invoquant le caractère politique des poursuites qui durent depuis 3 ans et demi, l’ONG assimile l’attitude de la justice camerounaise à un déni «du bon sens, du droit, de la morale et de la dignité humaine ».
Accusé d’avoir détourné près de 27,8 milliards FCFA, Amadou Vamoulké a toujours clamé son innocence. En fin janvier 2019, neuf parlementaires français, issus de différentes chapelles politiques, avaient adressé une lettre au président Emmanuel Macron et au ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, leur demandant d’user de « leurs relations diplomatiques privilégiées afin d’assurer la réhabilitation et la libération la plus rapide possible » du journaliste.
Pour le Quai d’Orsay, «l’accusation n’a pas apporté de preuve de la pertinence de son action », le gouvernement hexagonal assurant par ailleurs qu’il suivra « avec la plus grande attention » les conclusions du groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations Unies, saisies depuis le 16 janvier dernier par RSF sur le cas Vamoulké.
Les conclusions de l’Onu seront connues le 7 janvier 2020.
FCEB/ard/cat/APA