La mise en œuvre soutenue d’un programme de réformes diversifié et ambitieux sera essentielle pour l’économie marocaine afin de parvenir à une croissance généralisée et à la création d’emplois, recommande un rapport de la Banque mondiale publié ce mercredi sur la situation économique au Maroc.
Le rapport analyse les performances de croissance de l’économie marocaine au cours des dernières décennies.
» Jusqu’à présent, l’accumulation de capital fixe a été le principal moteur de la croissance, avec des gains de productivité limités et une contribution insuffisante de la main d’œuvre malgré une situation démographique favorable », constate la Banque mondiale.
Le rapport présente des simulations reflétant l’impact de diverses options politiques sur la croissance économique au Maroc. Selon ces simulations, la mise en œuvre soutenue d’un vaste programme de réformes, visant à fortifier le capital humain, la participation économique et la productivité des entreprises, sera cruciale pour atteindre les de croissance ambitieux fixés par le Nouveau Modèle de Développement.
Pour l’institution financière, un tel programme favorisera le déblocage du potentiel de productivité du Maroc, et permettra aux jeunes et aux femmes d’accéder au marché du travail, en plus d’améliorer le profil de formation des travailleurs.
Le rapport analyse également la performance de l’économie marocaine en 2021 qui a montré un taux de croissance projeté de 5,3 %. Une performance exceptionnellement forte du secteur agricole marocain, un recul temporaire de la pandémie, la relance de la demande extérieure en matière d’exportations industrielles et agricoles, ainsi que des politiques macroéconomiques favorables constituent les principaux moteurs d’une reprise marquée mais inégale après la crise de la Covid-19.
Selon la Banque mondiale, la reprise en cours commence à inverser l’impact social de la pandémie. Le rebond cette année de la production agricole a entraîné une baisse rapide du chômage dans les zones rurales, alors que dans les zones urbaines, les indicateurs du marché du travail n’ont commencé à rebondir qu’au troisième trimestre 2021, peut-on lire dans le document.
Après avoir culminé à environ 6,4 % en 2020, les taux de pauvreté pourraient attendre jusqu’à 2023 avant de revenir aux niveaux de 2019, et ce, malgré les effets des programmes de transferts monétaires du gouvernement initiés pendant le confinement, ajoute la Banque mondiale.
Mais la Banque mondiale se montre moins optimiste pour l’année 2022. « Après des récoltes exceptionnelles en 2021, la production agricole devrait se contracter légèrement à l’avenir, contribuant à un ralentissement de la croissance du PIB à 3,2 % en 2022, avant une reprise progressive attendue », a-t-elle conclu.
HA/APA