Le directeur exécutif de l’Organisation internationale du cacao (ICCO), Michel Arrion, a indiqué jeudi à Abidjan qu’«il y a un accord pour augmenter les prix (du cacao)» au niveau des pays producteurs, à l’issue d’une audience avec le président ivoirien Alassane Ouattara.
« Il y a un accord pour augmenter les prix au niveau des pays de production en prenant en compte le différentiel de revenu pour des conditions de vie descentes pour les producteurs », a dit Michel Arrion, au terme d’un entretien avec le chef de l’Etat Alassane Ouattara à la présidence ivoirienne.
Selon M. Arrion, la démarche de la Côte d’Ivoire et du Ghana, qui cumulent 2/3 de la production mondiale, de coopérer en vue d’un prix rémunérateur aux paysans est « cohérente » avec les priorités de l’ICCO et « va dans le très bon chemin aussi pour les autres producteurs ».
La Côte d’Ivoire et le Ghana représentent 65% de la production mondiale de cacao. Ces deux pays qui ont décidé les 11 et 12 juin 2019 à Accra de ne pas céder leur cacao en dessous de 2600 dollars (1,5 million Fcfa) la tonne, ont levé mi-juillet la suspension des ventes de la récolte 2020-2021.
Les deux pays ont institué une garantie de 400 dollars US qui devrait permettre de stabiliser les cours sur le marché en vue d’un prix rémunérateur aux paysans. La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao avec près de 2 millions de tonnes, a fixé à 750 Fcfa le Kg du cacao.
« Nous avons effectivement échangé sur le sujet, nous ne pouvons que nous réjouir de voir nos membres coopérer et dialoguer entre eux », a ajouté M. Arrion à propos de la rencontre de ces deux pays avec l’implication des négociants et des industriels du chocolat.
Pour la prochaine campagne qui s’ouvre le 1er octobre 2019, M. Ouattara a annoncé une augmentation du prix du cacao, souhaitant qu’on revienne à 1.000 Fcfa le Kg, tout en promettant relever régulièrement le prix aux producteurs, dans une interview télévisée à la veille de la célébration de l’an 59 de la Côte d’Ivoire.
Cet objectif, à en croire M. Arrion, va dans le sens de la stratégie, pour les cinq prochaines années, de l’ICCO qui a tenu il y a quelques mois un Conseil au cours duquel les membres ont « décidé que la priorité première devrait être l’augmentation du revenu des producteurs ».
L’ICCO a pour mission d’organiser la coopération et le dialogue entre les 22 producteurs et les 30 consommateurs que compte l’institution, dirigée par le Belge Michel Arrion depuis janvier. Il remplace à la tête du secrétariat de l’organisation, l’Ivoirien Jean Marc Anga.
Les pays producteurs et les pays consommateurs se réunissent en septembre prochain, a annoncé M. Arrion qui avait à ses côté, lors des échanges avec la presse, le secrétaire général de la présidence ivoirienne Patrick Achi, et Aly Touré, président du Conseil international pour les céréales.
AP/ls/APA