Le président du Botswana, Duma, a appelé les pays de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) à unir leurs efforts pour bâtir un avenir énergétique durable, soulignant qu’aucun État ne peut relever seul ce défi.
S’exprimant lundi lors de l’ouverture officielle du Sommet sur l’énergie durable de la SADC à Gaborone, le président Duma a insisté sur la nécessité d’une action collective pour mettre en œuvre des stratégies d’approvisionnement énergétique.
« La mise en œuvre des stratégies énergétiques exige des efforts conjoints, car les enjeux dépassent nos frontières. Aucun pays ne peut y parvenir seul », a-t-il déclaré devant plus de 500 délégués, dont des ministres de l’Énergie des 16 États membres de la SADC, des experts du secteur et des universitaires.
Le dirigeant botswanais a exhorté les États membres de la SADC à passer « de la rhétorique à l’action » alors que la région fait face à des pénuries chroniques d’électricité, entraînant des coupures quotidiennes dans plusieurs pays.
« En développant des projets énergétiques régionaux, en harmonisant nos politiques et en partageant les meilleures pratiques, nous pourrons exploiter pleinement nos ressources collectives », a-t-il affirmé.
Il a également plaidé pour une accélération des efforts dans la production et la distribution d’énergie, en mettant un accent particulier sur les sources renouvelables.
L’énergie, levier du développement économique
Duma a établi un lien direct entre la sécurité énergétique et les ambitions économiques régionales, affirmant qu’un approvisionnement stable en électricité est essentiel pour l’industrialisation et l’intégration des économies sous l’accord de libre-échange continental africain.
Il a salué le rôle des initiatives régionales, telles que le Centre d’énergie renouvelable et d’efficacité énergétique de l’Afrique australe, le Pool énergétique de l’Afrique australe et l’Association régionale des régulateurs de l’électricité d’Afrique australe, dans l’avancement de l’agenda énergétique.
Le président botswanais a souligné que l’accès à l’énergie est un droit fondamental et qu’éradiquer la précarité énergétique est crucial pour le développement économique de la région.
« Des millions de personnes à travers la SADC, notamment en milieu rural, n’ont toujours pas accès à une énergie fiable, ce qui limite des services essentiels comme la santé, l’éducation et la communication », a-t-il déploré.
Le secrétaire exécutif de la SADC, Elias Magosi, a pour sa part révélé que l’accès à l’électricité demeure très inégal dans la région.
« Alors que certains pays comme Maurice et les Seychelles ont atteint un accès universel à l’électricité, d’autres affichent encore des taux inférieurs à 30 % », a-t-il précisé.
Pour y remédier, Magosi a insisté sur la nécessité d’investissements urgents et conséquents dans la production et la transmission d’électricité, ainsi que dans la diversification des sources énergétiques, en misant sur l’éolien et le solaire.
Le sommet a également marqué le lancement de la Semaine de l’énergie durable de la SADC, une initiative annuelle visant à stimuler les discussions sur les cadres politiques, les opportunités d’investissement, les financements, l’intégration des réseaux et les technologies d’énergie renouvelable pour une transition énergétique juste.
L’événement propose des présentations de haut niveau, des tables rondes, des rencontres interentreprises et des sessions de réseautage, avec pour objectif d’accélérer les réformes énergétiques dans toute la région.
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