Le taux de chômage au Maroc s’est établi à 13,3 % au premier trimestre 2025, contre 13,7 % à la même période de l’an dernier, selon les données publiées ce lundi. Ce recul, bien que modeste, témoigne d’une amélioration globale de l’emploi, en particulier dans les zones urbaines. Toutefois, les catégories vulnérables restent sous pression, et le sous-emploi s’aggrave.
Sur un an, l’économie marocaine a créé 282 000 emplois nets, un redressement notable après la perte de 80 000 postes l’année précédente. Cette performance est portée par la création de 285 000 emplois en milieu urbain, tandis que le milieu rural a enregistré une perte de 3 000 postes.
Les emplois rémunérés ont augmenté de 319 000, tandis que les emplois non rémunérés ont reculé de 37 000. Tous les secteurs ont contribué à cette dynamique positive, à l’exception de l’agriculture, forêt et pêche, qui a perdu 72 000 postes — conséquence directe des effets persistants de la sécheresse et des mutations structurelles du secteur.
Les services se sont imposés comme le principal moteur de l’emploi, générant 216 000 postes, suivis par l’industrie (83 000) et le BTP (52 000). Le secteur des services regroupe désormais 49,2 % des actifs occupés, devant l’agriculture, forêt et pêche (25 %).
Le nombre total de chômeurs s’élève à 1,63 million de personnes, soit 15 000 de moins qu’un an plus tôt. Cette baisse résulte surtout d’une diminution de 40 000 chômeurs en zone urbaine, atténuée par une hausse de 25 000 en zone rurale. Le chômage urbain est ainsi passé de 17,6 % à 16,6 %, tandis que celui des zones rurales a légèrement augmenté, de 6,8 % à 7,3 %.
Les jeunes âgés de 15 à 24 ans restent les plus durement touchés, avec un taux de chômage atteignant 37,7 %, devant les femmes (19,9 %) et les diplômés (19,4 %), révélant les fragilités persistantes de l’insertion professionnelle.
Parallèlement, le sous-emploi s’est nettement dégradé. Il concerne désormais 1 million 254 000 personnes, contre 1 million 069 000 un an plus tôt. Le taux national de sous-emploi atteint 11,8 %, contre 10,3 % auparavant, avec une forte poussée dans les zones rurales, où il atteint 14,8 %.
Ce tableau contrasté du marché du travail marocain illustre les défis structurels auxquels le pays reste confronté, entre dynamique de création d’emplois et persistance de la précarité.
MK/te/Sf/APA