Après une bavure ayant causé la mort d’un civil tué par un policier, l’Inspecteur général du Service national de police (NPS) a ordonné l’arrestation immédiate et la comparution devant un tribunal de l’agent impliqué, souligne la note parvenue ce mardi à APA.
Les autorités kényanes ont exprimé leur « grande préoccupation » après qu’un policier a tiré sur un civil non armé avec un fusil anti-émeute dans le quartier central des affaires de Nairobi ce 17 juin 2025. Cet incident s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre les forces de l’ordre et la population.
Selon un communiqué du Service national de police (NPS, sigle anglais), parvenu ce mardi à APA, l’Inspecteur général a ordonné l’arrestation immédiate et la comparution devant un tribunal de l’agent impliqué, qui a depuis été arrêté. L’ accroc s’est produit alors que des manifestations armées de gourdins avaient lieu dans le quartier central des affaires.
Cette nouvelle bavure policière intervient dans un contexte particulièrement tendu dans ce pays d’Afrique de l’Est, où les accusations de brutalités policières et d’exécutions extrajudiciaires se multiplient. Un manifestant a été tué mardi à Nairobi lors de protestations déclenchées par la mort d’un blogueur en garde à vue, illustrant l’escalade de la violence entre forces de l’ordre et manifestants.
Les récentes manifestations ont été déclenchées par la mort d’Albert Ojwang, un blogueur de 31 ans arrêté la semaine dernière dans la ville d’Homa Bay pour avoir critiqué le chef adjoint de la police nationale. La police a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les foules rassemblées près du parlement, ravivant les accusations d’usage disproportionné de la force.
Le Kenya fait face à une crise de confiance envers ses forces de l’ordre. Selon Human Rights Watch, 26 personnes ont été abattues lors de manifestations anti-gouvernementales en 2023, dont 24 hommes et 2 femmes, tandis que des centaines d’autres ont subi de graves blessures.
Les autorités sont également accusées de dissimuler les causes réelles de ces décès. Reuters a révélé que la police avait enregistré comme accident de la route la mort d’un manifestant de 19 ans tué d’une balle dans la tête lors de protestations près de Nairobi.
Le NPS a souligné qu’il « prend une grande exception et ne cautionne pas de tels regroupements illégaux », ajoutant que des enquêtes sont en cours pour identifier les responsables des troubles. La victime de l’incident du 17 juin a été transportée à l’hôpital où elle reçoit des soins médicaux.
ARD/te/Sf/APA