Le continent africain ne dispose pas d’assez de données fiables en matière de résilience des populations, selon plusieurs organisations humanitaires.
Dans la sous-région ouest africaine, le nombre de populations en situation d’insécurité alimentaire et nutritionnelle ne cesse d‘augmenter. Au total, 47 millions de personnes en souffrent, selon Dominique Koffy Kouacou, chef de l’équipe des urgences et de la résilience au Bureau sous-régional d’Afrique de l’Ouest de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Pour inverser cette tendance, M. Kouacou affirme que les Etats doivent travailler à avoir des « données fiables » sur la résilience des ménages face à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. « Malheureusement, la sous-région est encore victime d’une situation d’insécurité alimentaire et nutritionnelle. C’est pourquoi, il est temps de donner des données fiables aux autorités pour qu’elles puissent prendre de bonnes décisions permettant de mettre fin à l’insécurité alimentaire », a indiqué Dominique Koffy Kouacou.
S’exprimant ce lundi à Dakar à l’ouverture d’une consultation régionale de suivi de l’engagement 6 de la Déclaration de Malabo, il a déclaré que la FAO accompagne l’Union africaine (UA) et ses pays membres dans la collecte de données fiables sur la résilience des populations afin de faire un rapport à présenter à la Conférence des chefs d’Etat prévue en février 2024. « Ce rapport, doit permettre aux dirigeants africains de se baser sur de bonnes décisions permettant aux populations de vivre en sécurité alimentaire et nutritionnelle », a expliqué M. Kouacou.
La FAO a joué un rôle crucial dans l’élaboration et la mise en œuvre d’analyses de la résilience. Plus précisément, la FAO a introduit la méthodologie RIMA (Resilience Index Measurement and Analysis), qui s’est révélée très efficace pour mesurer la résilience dans le suivi et l’évaluation des projets, ainsi que l’évaluation des besoins.
Depuis 2017, la FAO travaille en étroite collaboration avec l’Union africaine (UA) pour surveiller l’engagement 6 de la Déclaration de Malabo, qui met l’accent sur l’amélioration de la résilience des moyens de subsistance et des systèmes de production à la variabilité climatique et aux autres risques connexes.
Cependant, malgré cet effort de collaboration, seul un petit nombre de pays a déclaré l’indicateur 6.1.i sur la base de la méthodologie FAO-RIMA dans le troisième examen biennal en 2021. En réponse à cette question, le processus d’examen biennal du Programme global pour le développement de l’agriculture en Afrique (PDDAA) a mené une analyse critique à Yaoundé (Cameroun) en août 2022.
L’examen a recommandé que la FAO prenne le leadership dans l’évaluation de l’indicateur 6.1.i de la déclaration de Malabo. Plus précisément, il a été suggéré que la FAO, par l’intermédiaire de ses experts RIMA, effectue l’estimation de l’indicateur 6.1.i en raison de l’incapacité des points focaux du PDDAA à effectuer l’analyse et à estimer l’indicateur en utilisant la méthodologie RIMA de la FAO.
TE/ac/APA