Une mission conjointe de différentes institutions en charge de l’agriculture a séjourné à Dakar du 23 au 24 septembre 2024 afin de vulgariser l’initiative « Main dans la main » pour le Sahel dont l’objectif est entre autres de doter les pays de la région de systèmes agroalimentaires plus résilients grâce notamment à l’irrigation.
Une mission conjointe de plaidoyer organisée par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture(FAO), la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et le Comité inter-États de lutte contre la sécheresse au Sahel (Cilss), a séjourné à Dakar les 23 et 24 septembre, avec un accent particulier sur l’irrigation, comme pilier central des plans d’investissement étatiques.
Cette mission visait à renforcer les engagements des États, des acteurs privés et des partenaires financiers pour soutenir des programmes durables et résilients en matière de sécurité alimentaire au Sahel et en Afrique de l’Ouest.
Au cours de la conférence de presse tenue hier, mardi 23 septembre, Robert Guei, coordonnateur sous-régional de la FAO pour l’Afrique de l’Ouest, a mis en avant l’importance capitale de l’irrigation pour l’avenir de l’agriculture dans la région.
« La FAO a décidé d’aider les pays avec un mécanisme qui permet de mobiliser le partenariat au niveau national, régional et international. L’objectif est de mobiliser les ressources afin d’investir massivement dans l’agriculture », a-t-il déclaré.
Il a également souligné la nécessité d’une « irrigation responsable », permettant aux pays de puiser de l’eau tout en adoptant des techniques durables, essentielles dans le contexte du changement climatique qui affecte durement les systèmes agroalimentaires du Sahel.
L’irrigation a été identifiée comme la principale réponse aux défis de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, notamment au Sahel, comme l’a affirmé Abdoulaye Mouhamadou, secrétaire exécutif du Cilss. « La principale réponse à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel demeure l’irrigation, à travers la mobilisation des eaux souterraines et des eaux de surface », a-t-il dit.
Un plan d’investissement ambitieux
Djibril Dramé, chargé de l’agrobusiness au Bureau sous-régional de la FAO, a révélé que « nous avons un plan d’investissement d’un demi-milliard de dollars, près de 600 milliards de FCFA, que nous allons présenter à Rome en octobre prochain. » Ce plan, qui sera discuté lors du Forum de l’agriculture prévu du 15 au 17 octobre 2024 à Rome, permettra à chaque pays participant de présenter ses propositions en matière d’irrigation.
Trente-six pays africains ont déjà adhéré à l’initiative « Main dans la Main » (MdM), lancée en 2019 par le Directeur général de la FAO, Qu Dongyu. Cette initiative vise à accélérer la transformation des systèmes agroalimentaires, en éradiquant la pauvreté, en éliminant la faim et en réduisant les inégalités.
La mission conjointe a également insisté sur la nécessité pour les États d’être les premiers à financer ces projets d’irrigation. Robert Guei a rappelé que « sans eau, on ne peut pas faire de l’élevage ou de l’agriculture », exhortant ainsi le secteur privé à jouer un rôle clé dans la concrétisation des projets. Il s’est félicité de l’enthousiasme manifesté par les banques de développement et les entreprises privées lors des rencontres à Dakar, tout en tirant un bilan satisfaisant de son séjour dans la capitale sénégalaise.
ARD/Sf/te/APA