Lors du Forum des présidents des commissions des Affaires étrangères des parlements africains, les parlementaires ont appelé à un engagement fort des législateurs pour relever les défis du continent.
La présidente de la Commission des Affaires étrangères de la Chambre des Représentants du Maroc, Salma Benaziz a plaidé pour une coopération parlementaire renforcée afin de promouvoir la stabilité et la sécurité en Afrique.
Intervenant lors du Deuxième Forum des Présidents des commissions des Affaires étrangères des parlements africains, elle a souligné l’urgence de repenser les mécanismes d’intégration continentale à travers des solutions adaptées aux réalités africaines.
« Nos parlements doivent être des moteurs d’action et non de simples espaces de débat », a déclaré Mme Benaziz, insistant sur le rôle clé des institutions législatives dans la prévention des conflits et le renforcement de la cohésion régionale.
Elle a rappelé que l’Afrique dispose d’un riche héritage de médiation et de gestion des conflits, incarné par les chefs tribaux, les érudits et les autorités spirituelles.
Toutefois, les mutations contemporaines ont fragilisé ces structures traditionnelles, créant un fossé avec les réalités socio-économiques du continent.
« Cette rupture avec nos propres repères a exacerbé les tensions internes et généré des conflits frontaliers, provoquant des drames humains qui perdurent encore aujourd’hui », a-t-elle déploré.
Mettant en avant le rôle du Maroc sous l’impulsion du roi Mohammed VI, Salma Benaziz a rappelé l’implication du Royaume dans plusieurs initiatives diplomatiques africaines, notamment en Libye et en Afrique de l’Ouest.
« Le Maroc a toujours privilégié des solutions africaines aux crises africaines », a-t-elle affirmé, appelant à un recentrage des stratégies de stabilisation sur des approches endogènes.
Salma Benaziz a exhorté les parlementaires africains à adopter une approche plus proactive pour accompagner les efforts de stabilisation et de développement. Elle a identifié trois axes prioritaires notamment soutenir des politiques inclusives pour garantir une meilleure représentativité sociale et réduire les tensions communautaires, mais aussi créer des plateformes de coordination afin de renforcer la coopération interparlementaire et l’échange d’expertises.
Elle a insisté sur la nécessité d’un dialogue continu entre les institutions parlementaires africaines pour aboutir à une véritable intégration régionale.
Au-delà des enjeux sécuritaires, Mme Benaziz a mis en avant l’importance du développement économique pour garantir une paix durable.
Selon elle, « la stabilité ne peut être dissociée du progrès économique », soulignant l’urgence de lever les obstacles au commerce intra-africain et de renforcer les infrastructures transfrontalières.
Elle a salué les efforts du Maroc en matière de diplomatie économique, notamment à travers des projets structurants dans les domaines de l’énergie et des corridors logistiques. Cependant, elle a mis en garde contre les défis persistants, notamment le financement des infrastructures et la persistance de barrières commerciales.
Réaffirmant l’engagement du Maroc en faveur de la coopération africaine, elle a souligné la nécessité d’une approche unifiée pour bâtir un continent plus stable et prospère.
MK/te/Sf/APA