La mission de l’Union européenne présentera ses conclusions deux jours après le scrutin du 25 février.
A quatre jours de l’ouverture de la campagne pour le scrutin présidentiel sénégalais du 25 février prochain, les équipes d’observation de l’Union européenne (UE) arrivent progressivement au Sénégal. Une équipe cadre de dix experts électoraux est présente au Sénégal depuis le 13 janvier. Ils seront au total « plus de 130 observateurs issus des 27 États membres de l’UE, de la Suisse, de la Norvège et du Canada » durant tout le processus, a expliqué ce mardi 31 janvier à Dakar Malin Björk, députée au Parlement européen.
Au cours d’une conférence de presse, la Suédoise a expliqué aux nombreux journalistes sénégalais et étrangers les contours de la mission qu’elle dirige. « Ces élections appartiennent au peuple sénégalais. Nous voulons contribuer, par notre évaluation objective, à un processus électoral démocratique dans lequel toutes les voix puissent être entendues, et les choix des électeurs sénégalais respectés », a indiqué Malin Björk, promettant que la mission d’observation de l’UE « sera impartiale, indépendante et n’interférera pas dans le processus électoral » en dépit des nombreuses controverses en cours.
Après avoir déjà eu « des entretiens avec les chefs de la Direction générale des élections (DGE) et de la Commission électorale nationale autonome (Cena) », elle promet de rencontrer les candidats, les médias et la société civile. « La mission écoute très attentivement tous les interlocuteurs afin de connaître leur appréciation du processus électoral, du contexte politique et juridique, ainsi que du respect des libertés fondamentales, y compris de la liberté de se porter candidat et de faire campagne librement. Nous allons écouter leurs préoccupations et leurs attentes pour une élection qui marquera l’avenir du Sénégal. Par ailleurs, la mission souhaite rencontrer tous les candidats à l’élection présidentielle, où qu’ils soient et quelle que soit leur situation actuelle », a-t-il souligné.
Des « démarches » pour rencontrer le candidat de Sonko
Sur cette question d’ailleurs, Mme Björk précise que ses équipes sont « en train de faire les démarches » nécessaires pour rencontrer le candidat en prison Bassirou Diomaye Faye, choisi par le chef de l’opposition Ousmane Sonko, également incarcéré et dont la candidature a été invalidée, pour porter le projet souverainiste du parti dissous Pastef (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité).
Cette formation de l’opposition est considérée comme l’un des grands favoris du scrutin face à la coalition du pouvoir qui a porté son choix sur le Premier ministre Amadou Ba, qui se définit comme « le candidat de la continuité » de l’œuvre du président sortant Macky Sall (2012-2024) qu’il espère succéder.
Deux jours après l’élection présidentielle, c’est-à-dire le 27 février 2024, la MOE UE publiera ses premières conclusions dans une déclaration préliminaire qui sera présentée lors d’une conférence de presse. La mission restera au Sénégal jusqu’à la fin du processus électoral, y compris dans le cas d’un éventuel second tour, souligne Malin Björk, précisant que la MOE compte « 32 observateurs de longue durée qui seront déployés vendredi prochain dans toutes les régions du pays ».
Ce n’est que quelques jours avant le scrutin que « 64 observateurs de courte durée rejoindront la mission », ainsi qu’une délégation de membres du Parlement européen et une vingtaine de diplomates en poste à Dakar, a-t-elle noté.
La MOE ne prendra que « quelques semaines » pour présenter un rapport final après avoir effectué une « analyse approfondie et de longue durée » du processus électoral, conformément à la loi sénégalaise, aux engagements internationaux et régionaux ratifiés par le Sénégal, ainsi qu’aux bonnes pratiques électorales, a souligné la parlementaire suédoise.
ODL/ac/APA