Le président zambien Hakainde Hichilema a officiellement mis fin au deuil national en hommage à l’ancien président Edgar Lungu, invoquant une impasse prolongée avec la famille Lungu concernant le rapatriement de sa dépouille d’Afrique du Sud.
Dans une allocution télévisée jeudi soir, M. Hichilema a déclaré que le gouvernement avait épuisé toutes les possibilités pour organiser des funérailles nationales, mais que l’incapacité de la famille à restituer le corps comme convenu avait laissé le pays dans l’incertitude.
« Notre pays ne peut se permettre un deuil indéfini. A compter de la fin de la journée d’aujourd’hui, le 19 juin 2025, ce deuil national est officiellement terminé », a déclaré M. Hichilema.
Cette décision fait suite à une deuxième tentative infructueuse de rapatriement du corps de Lungu, qui devait arriver à Lusaka mercredi.
Le gouvernement était parvenu à un consensus avec la famille le 15 juin, ouvrant la voie à des funérailles nationales et à un enterrement.
Cependant, la famille a changé d’avis, invoquant des inquiétudes non résolues concernant le programme des funérailles et l’implication du président Hichilema.
Le différend trouve son origine dans une rivalité de longue date entre Lungu et Hichilema, remontant à leurs luttes politiques houleuses.
Lungu, décédé en Afrique du Sud le 5 juin alors qu’il recevait des soins médicaux, aurait exprimé le souhait qu’Hichilema n’assiste pas à ses funérailles.
La famille a depuis insisté pour contrôler l’organisation des funérailles, retardant le rapatriement à deux reprises.
Hichilema a exprimé ses regrets face à la rupture de la coopération et a présenté ses excuses au président sud-africain Cyril Ramaphosa et aux forces de défense sud-africaines, qui avaient préparé les honneurs militaires pour le défunt dirigeant.
« M. Lungu était non seulement un citoyen ordinaire, mais aussi notre sixième président républicain. Si nous reconnaissons son appartenance à une famille, il appartient également à la nation zambienne », a-t-il déclaré. Le président a exhorté les citoyens à rester calmes et respectueux des lois, réaffirmant la volonté du gouvernement de poursuivre le dialogue avec la famille Lungu.
On ne sait toujours pas quand ni si la dépouille de l’ancien président sera rapatriée pour être inhumée en Zambie.
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